Le ministre de la Culture, Mohamed Achaâri, devait achever hier mardi une visite de travail à Séville, dans le Sud de l'Espagne. Une visite qui annonce d'un nouveau tournant dans l'histoire de la coopération culturelle entre les deux Royaumes. L'année 2006 devrait-elle marquer un nouveau tournant dans la coopération culturelle entre le Maroc et l'Espagne ? Plusieurs signes nous portent à le penser. En cette fin 2005, «Année de l'Espagne au Maroc», plusieurs accords de coopération ont été signés. Pas plus tard que le 16 décembre courant, le ministre Achaâri et son homologue de la Communauté autonome des Canaries ont convenu de la mise en œuvre d'un programme touchant à la coopération dans les domaines du patrimoine, de l'animation culturelle, des livres, des bibliothèques et des archives… Cette rencontre, qui fait suite à la signature, le 17 mai 2004, d'un Mémorandum d'entente, a été l'occasion pour les responsables des deux départements de la Culture, de réfléchir sur les moyens d'activer le programme de coopération culturelle pour les années 2006, 2007 et 2008. Pas plus tard encore que le 19 décembre courant, le ministre Achaâri devait se rendre dans le sud de l'Espagne, à Séville, pour une visite de travail au cours de laquelle il devait discuter avec des responsables du gouvernement autonome d'Andalousie de la mise en exécution, en 2006, du programme de coopération bilatérale. Lors de cette visite, qui devait prendre fin hier mardi, le ministre de la Culture aura eu des entretiens fructueux avec Gaspar Zarrias Arévalo, conseiller à la présidence du gouvernement andalou, et Mme Rosario Torres Ruiz, conseillère (ministre) de la Culture au gouvernement régional. En effet, cette discussion devait porter sur la réalisation de plusieurs projets culturels dans la région du Nord du Royaume. Le programme prévoit, entre autres projets, la création d'un Conservatoire de musique à Oujda, une Maison de la culture à Nador, la mise en place d'un musée du Rif à Al Hoceïma, la construction d'un nouveau siège pour le Centre des études et recherches andalouses à Chefchaouen, la création d'un musée de tissage dans la même ville, le réaménagement et la modernisation de l'Institut des Beaux-Arts de Tétouan, la création d'un théâtre à Larache, sans oublier le projet de restauration du Théâtre-Cervantès ou encore de l'ancien stade de la Corrida de Tanger. Décidément, 2006, qui coïncide avec «Le Temps du Maroc en Espagne», sera pour les deux Royaumes l'Année de la coopération culturelle par excellence. Au-delà des projets de construction, qui seront financés par les deux gouvernements marocain et espagnol, l'année 2006 sera également, pour le peuple espagnol, l'occasion de connaître la culture marocaine, à travers un programme d'activités nationales ambitieuses prévues dans différentes villes de la péninsule ibérique. « 2006, Année du Maroc en Espagne » devrait constituer pour nous l'occasion de rectifier l'image tendancieuse qu'une certaine presse espagnole, notamment celle ayant des sympathies avec les thèses anti-marocaines du Parti populaire espagnol, a cultivée à l'égard de notre pays. Il s'agit en fait de soigner cette image des «Moros» qui ne font parler d'eux qu'à travers l'émigration clandestine, le trafic de drogue, l'intolérance religieuse, si ce n'est carrément le terrorisme. Instigateur de cet événement, comme il l'a été du «Temps du Maroc en France», notre pays devrait donc saisir cette occasion pour mener un travail de proximité auprès des citoyens espagnols, dans le but de leur montrer le vrai visage d'un pays de grande tradition et de grande culture de tolérance et de fraternité comme le nôtre.