Le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, et le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, ont présidé, vendredi à Errachidia, la cérémonie de signature d'une convention-cadre pour le contrat de gestion participative de la nappe de Meski-Boudnib. La cérémonie de signature s'est déroulée en présence du wali de la région de Drâa-Tafilalet, gouverneur de la province d'Errachidia, Bouchaab Yahdih, du gouverneur de la province de Midelt, Mustapha Ennouhi, du président du Conseil de la région, Hro Abrou, des représentants des autorités locales, des institutions régionales, provinciales et locales et de la société civile, ainsi que de responsables des deux départements ministériels. La signature de cette convention s'inscrit en droite ligne des Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, dans Son discours à l'occasion de l'ouverture de la 1 ère session de la 2 ème année législative de la 11 ème législature, appelant à un traitement diligent de la problématique de l'eau et à accorder une attention particulière à la rationalisation de l'exploitation des eaux souterraines et à la préservation de la nappe, à travers la rupture avec toutes les formes de gaspillage ou d'exploitation anarchique et irresponsable de cette ressource vitale et à redoubler d'efforts pour faire un usage responsable et rationnel de l'eau. Cette signature est l'aboutissement d'une concertation entre les différents partenaires institutionnels concernés et usagers de l'eau, à savoirs les agriculteurs, les investisseurs et la société civile. Elle vise à rationaliser l'utilisation de l'eau, à travers l'encadrement des extensions des superficies des plantations du palmier dattier dans l'axe de Meski-Boudnib afin de préserver les ressources en eaux souterraines de cette zone et la pérennité des investissements agricoles qui lui sont associés. Cette convention s'inscrit dans le cadre du plan directeur d'aménagement des ressources en eau du bassin versant du Guir-Ziz-Rhéris visant la rationalisation de l'utilisation des eaux souterraines à des fins agricoles. Les investissements financiers alloués pour l'atteinte des objectifs du plan d'action à l'horizon 2030 s'élèvent à plus de 2,3 milliards de Dirhams, ce qui permettra une gestion optimale de la demande en eau. Il s'agit notamment, de la mise en œuvre de projets structurants de mobilisation des ressources en eau, la mise en place d'équipements hydroagricoles modernes et d'équipements automatiques pour le suivi de l'évolution du niveau de la nappe, tout en veillant à la mise en place des compteurs pour l'amélioration du processus de surveillance du captage des eaux souterraines. Des actions de sont également prévues pour la sensibilisation à l'importance de rationaliser les usages de l'eau. La nappe de Meski-Boudenib, qui couvre les deux communes Oued Naam et Chorfa Mdaghra de la province d'Errachidia sur 20.000 km2 entre le Haut Atlas au Nord et les affleurements de l'Anti-Atlas et la Hamada du Guir au Sud, connaît actuellement un important développement agricole, notamment par l'extension des superficies de plantations du palmier dattier. Pour assurer une maîtrise de la demande en eau des projets agricoles en adéquation avec les ressources en eau mobilisables dans la zone, et assurer une gestion durable des ressources en eaux souterraines de la nappe, le contrat de gestion participative prévoit un plan d'action à 3 niveaux. Le premier niveau concerne les aménagements hydrauliques pour la conservation et la restauration de la nappe, en particulier la construction d'un deuxième barrage (Kheng Grou) pour l'irrigation et la recharge de la nappe, la réhabilitation des aménagements hydro-agricoles dans les périmètres d'irrigation traditionnelle et l'instauration de périmètres de sauvegarde et d'interdiction dans les zones d'alimentation des khettaras. Le deuxième s'articule autour de l'économie et la valorisation de l'eau par l'installation des compteurs au niveau de l'ensemble des points de prélèvement d'eau situés dans le périmètre du contrat de gestion participative de la nappe et le renforcement des capacités de la police de l'eau. Le troisième niveau porte sur le renforcement de la sensibilisation et de la communication entre les différents intervenants pour une gestion durable des ressources en eau. M. Sadiki a affirmé, à cette occasion, que le contrat de gestion participative de la nappe de Meski-Boudnib jouera un rôle de premier plan dans la rationalisation de l'exploitation des eaux souterraines ainsi que dans la préservation de la nappe phréatique. « Cette région connaît une dynamique particulière et inédite, notamment depuis la visite effectuée par SM le Roi Mohammed VI en 2009, et le lancement par le Souverain du programme de plantation de plus de 3 millions de palmiers dattiers (2009-2020) dans le cadre du Plan Maroc Vert », a-t-il relevé, notant que les efforts visant à promouvoir l'agriculture dans la région se poursuivent avec la stratégie Génération Green 2020-2030. Pour sa part, M. Baraka a souligné que « ce contrat de gestion participative de cette nappe, qui a fait l'objet d'une large concertation avec tous les intervenants au niveau de la région, va permettre l'implication effective des usagers en vue d'assurer l'utilisation durable et la préservation de l'équilibre de la nappe de Meski-Boudnib ». La signature de ce contrat s'inscrit en droite ligne avec les Hautes Orientations Royales à l'occasion de l'ouverture de la 1ère session de la 2ème année législative de la 11ème législature, a-t-il souligné, rappelant que SM le Roi Mohammed VI avait mis l'accent sur la nécessité d'une exploitation rationnelle des eaux souterraines et de la préservation de la nappe phréatique. « Pour garantir le droit des générations futures à l'eau, nous sommes aujourd'hui plus que jamais amenés à revoir notre comportement vis-à-vis de cette substance vitale. Nous sommes aussi appelés à consolider les notions d'économie de l'eau, à la valoriser, à la préserver et à rationaliser son exploitation », a insisté M. Baraka. Les pouvoirs publics et les investisseurs privés ambitionnent de faire de la région de Drâa-Tafilalet un pôle prometteur de développement agricole, qui cible à la fois l'agriculture moderne à forte productivité et l'agriculture solidaire, pour laquelle des programmes spécifiques ont été mis en place, a relevé le ministre. Le contrat de gestion participative de la nappe de Meski-Boudnib prévoit la mise en œuvre d'un plan d'action concerté faisant participer l'ensemble des usagers dans la gestion des ressources en eau souterraines pour la préservation et le développement durable des ressources en eau souterraines de cette nape, située dans les communes territoriales de Oued Naam et Chorfa M'Daghra (province d'Errachidia). Le plan d'action qui couvre la période 2021-2030 engage les différentes parties prenantes du contrat œuvrant dans le secteur de l'eau, chacun dans son domaine de compétence et missions, à entreprendre conjointement ou/et individuellement et de manière collaborative, les actions qui leur sont dévolues par le contrat. En vertu du contrat-cadre signé, un comité de pilotage présidé et nommé par le wali de région de Drâa-Tafilalet se chargera d'assurer le suivi des orientations générales du contrat de la nappe et l'arbitrage en cas de problèmes majeurs. Les parties prenantes, ou leurs représentants, du contrat se réuniront deux fois par an pour adopter l'agenda de l'année qui suit et évaluer la réalisation des actions en cours dans le cadre du plan d'action.