Le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré à la télévision que le peuple algérien «n'a pas du tout à être inquiet» de son état de santé, quelques heures après être sorti de l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris. Le président Abdelaziz Bouteflika a fait, samedi dernier, une première apparition à la télévision algérienne après avoir quitté l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris où il a été apparemment opéré d'un ulcère hémorragique à l'estomac. «Le peuple n'a pas du tout à être inquiet,» a déclaré le président souriant, mais visiblement fatigué. Il a ensuite poursuivi en affirmant : «Nous n'avons rien à cacher. Nous avons tout dit en totale clarté et en toute transparence. On ne peut être responsable d'un peuple et d'une nation et vouloir cacher des choses pour lesquelles nous devons rendre compte à Dieu». Cette apparition coupe court ainsi à toutes les rumeurs. Abdelaziz Bouteflika est apparu décontracté en compagnie de son médecin devant des photographes et cameramen algériens, assis dans un canapé couleur carmin, près d'un drapeau national algérien. «Il n'y a absolument aucune inquiétude et aujourd'hui, on peut dire que le président, qui a été très bien pris en charge est pratiquement complètement guéri grâce à l'intervention chirurgicale qui a été, en réalité, assez bénigne puisque elle n'a pas duré plus d'une heure», a déclaré le professeur algérien Messaoud Zitouni qui a accompagné le président à Paris depuis son hospitalisation. «Les suites opératoires se sont déroulées de façon tout à fait favorable puisque tous les paramètres cliniques et para-cliniques étaient dans les normes», a-t-il encore expliqué. «Le geste lui-même a simplement consisté à arrêter l'hémorragie et rien d'autre n'a été fait», a expliqué le professeur Zitouni, ajoutant qu'il a été «suffisant» pour une «guérison totale moyennant, bien entendu, l'association d'un traitement médical qui est suivi tout à fait normalement». «Les interventions chirurgicales de ce genre nécessitent une période de suivi post-opératoire de 30 jours et, de ce fait, nous sommes tout à fait dans les normes», a poursuivi M.Zitouni, ajoutant que «le chef d'Etat a quitté définitivement l'hôpital et poursuit sa convalescence en sa résidence». «Les résultats sont satisfaisants», a ajouté le professeur, qui avait diffusé en fin de matinée un communiqué médical annonçant la sortie du président de l'hôpital du Val-de-Grâce et précisant que son état de santé «évolue très favorablement». Le professeur Zitouni a, par ailleurs, fait état de «spéculations qui n'ont aucune base, ni scientifique ni éthique. Médicalement, Monsieur le président est tout à fait guéri de cette affection», a-t-il ajouté. L'hospitalisation de M.Bouteflika, âgé de 68 ans, a été marquée, tant du côté français que du côté algérien, par un secret quasi-total propice aux rumeurs les plus alarmistes, certaines faisant état d'un possible cancer de l'estomac. Le laconisme des autorités n'a pu qu'alimenter interrogations et rumeurs au fur et à mesure que se prolongeait l'hospitalisation, d'autant qu'aucune image de M.Bouteflika n'était diffusée. Des interrogations qui alimentaient à leur tour, les craintes d'une fin d'une ère en Algérie. L'ère Bouteflika. En effet, depuis qu'il a été élu en 1999, le président algérien n'a cessé de renforcer son pouvoir. Le référendum sur la réconciliation nationale n'était que la dernière pierre d'un édifice qui couronne son plein pouvoir. Vu qu'il n'a guère de dauphin, sa mort ne fera que plonger l'Algérie dans l'incertitude.