FRMF: Les détails de la réunion du Comité directeur de ce jeudi    Des sénateurs français "impressionnés" par le développement des provinces du Sud du Royaume    Atlas Cloud Services lance la première marketplace cloud souveraine au Maroc    Concours d'agrégation : Un nouveau projet de décret adopté    Convention RAMSAR : Focus à Marrakech sur la préservation des zones humides    FLAM 2025 : Un festival du livre ouvert sur l'Afrique, pour connaisseurs et non-initiés    « Intra-Muros » : le chef-d'œuvre incontournable d'Alexis Michalik au Maroc les 22 et 23 janvier    « Ados sur TikTok, Parents qui Déblok » : Une comédie familiale irrésistible débarque au Maroc les 17 et 18 janvier 2025    Journées du Patrimoine de Casablanca: Casamémoire forme les guides bénévoles    Maroc-Syrie: Une délégation marocaine a visité Damas    Sahel : Ce commerce transsaharien si précieux et si menacé !    Liban: Joseph Aoun élu président de la République    Sondage : Rejet massif de l'immigration algérienne en France    Incendies à Los Angeles: Au moins cinq morts, Hollywood menacé    Révision du Code de la famille :Le PPS appelle à la nécessité d'un débat serein pour un texte approprié    Télévision : Faïçal Laraïchi dévoile les contours du nouveau paysage audiovisuel    Mehdi Benatia nommé Directeur du football à l'Olympique Marseille    CCAF: Programme de la J5 de la phase de poules    Demi-finale FA Cup ''aller'': Arsenal et Liverpool battus    Football - CHAN 2024. Le montant du chèque réservé au vainqueur revu à la hausse    Une étape charnière dans la lutte pour l'indépendance et la liberté du Maroc    Rougeole : 41 cas d'infection recensés dans certains établissements pénitentiaires    Philip Morris International : IQOS, une décennie de transformation    Ifrane : les autorités se mobilisent pour le déneigement des routes    Laâyoune-Sakia El Hamra : de l'écologie à l'école    Les trottinettes électriques, ce nouveau moyen de distribution de drogues    Températures prévues pour le vendredi 10 janvier 2025    Grève des médecins : les blouses blanches rebattent le pavé face à l'inaction de la tutelle    Ryanair lance sa nouvelle desserte aérienne entre Madrid et Dakhla    Les Tendances Clés de l'IA en 2025 : L'Humain au Cœur des Evolutions et Opportunités    L'innovation et la collaboration en partage    Adieu L'artiste...    Festival Marocain de la Musique Andalouse : une édition « à la croisée des cultures »    Tranche de vie : Ces prénoms qui traversent nos vies    « Les Soudanais nous montrent le chemin »    Tourisme : le Maroc dépasse son record avec 17,4 millions de visiteurs en 2024    Amnistie fiscale: 127 milliards de dirhams déclarés    Parlement : séance conjointe le 15 janvier consacrée à un exposé sur les activités de la Cour des comptes au titre de 2023-2024    Inondations en Espagne: Le soutien du Maroc illustre "la profondeur des relations" entre les deux pays (M. Marlaska)    Le projet de décret relatif à la conservation des hypothèques maritimes approuvé    La NARSA tient son 12e Conseil d'administration    Droit de grève : mais à quels amendements de fond Younes Sekkouri se résoudra-t-il ?    Syrie: 37 morts dans des combats entre forces dominées par les Kurdes et pro-turques    Voici la liste des 73 pays que les Marocains peuvent visiter sans visa    Le Maroc affiche ses ambitions technologiques et industrielles au Nevada et Michigan    Le Raja maintient Hafid Abdessadek comme entraîneur intérimaire    Inondations en Espagne: Le soutien du Maroc illustre "la profondeur des relations" entre les deux pays    Turquie : Youssef En-Nesyri préfère Fenerbahçe au club de Ronaldo    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand on n'a que la peur
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 19 - 12 - 2003

En anéantissant les forces de l'opposition et en bloquant les issues de dialogue avec son peuple, le régime irakien s'est livré à ses adversaires. Seul et sans défense.
Irak-gate n'est pas un simple scandale lié à une confrontation directe entre un régime despotique vivant de la rente pétrolière et une puissance qui agit sous le couvert des puissances mondiales et sous le regard passif et complice des Nations unies.
Aux facteurs liés aux rapports de forces sur le plan international, s'ajoutent, dans cette affaire, des éléments relevant de la nature des pouvoirs dominants et de l'état des lieux de toute une région.
Vue sous cet angle multidimensionnel, la défaite de Saddam Hussein n'est que la partie visible d'un iceberg ou la dernière feuille d'un arbre agonisant.
En effet, comment se fait-il qu'un Etat pétrolier considéré comme l'un des pays les plus riches du monde puisse se transformer en un laps de temps qui ne dépasse même pas une année en une simple feuille de paille, incapable de faire face à son propre destin.
Comment se fait est-il que ce pays qui voulait exporter son modèle à ses voisins proches et lointains et qui se proclamait à l'avant-garde de la nation arabe puisse tomber aussi bas et voir son président capturé, à la manière des bandits amateurs, esseulé et trahi par les siens, ceux-là mêmes qu'il nourrissait par la sueur de son peuple ?
Où sont partis ces masses populaires, ces militants «baâthistes», ces syndicats et ces ONG qui scandaient à chaque occasion, aussi futile soit-elle, le nom du Raïs ?
Certes, tout ce qui a été fait depuis la découverte du pétrole n'a servi à rien en fin de compte.
L'armée, qui a combattu l'Iran, de 1980 à 1988, dans une guerre qui a fait entre 150 000 et 340 000 morts parmi les Irakiens et entre 450 000 et 730 000 morts chez les Iraniens, et qui a envahi le Koweït, en quelques heures, s'est effritée sous les bombes et des années d'asphyxie. Néron est mort, mais Rome a survécu. La dictature n'est jamais qu'une parenthèse dans l'histoire. Après vingt-quatre ans de pouvoir, Saddam Hussein est capturé dans un trou et exhibé au monde entier, comme font les anciens guerriers avec leurs esclaves. L'humiliation est de taille, non seulement pour le président déchu et son pouvoir, mais pour l'ensemble du monde arabe et tous les régimes qui veulent se démarquer de la puissance américaine.
Derrière cette capture, c'est tout le discours pompeux et mercantiliste qui dissimulait ses intentions derrière la volonté de destruction des armes massives et de l'anéantissement d'un régime dictatorial qui est dévoilé. Car, ceux qui inspectaient l'Irak depuis une douzaine d'années savaient pertinemment que ce pays était sans défense et qu'il ne possédait qu'une image farfelue d'une puissance appartenant à des temps révolus.
Depuis le 2 août 1990, il est devenu clair que les jours du régime irakien sont comptés. Face à une puissance militaire multinationale, jeune, trop sophistiquée et maîtrisant tout l'espace aérien, Bagdad n'avait à offrir que l'image de bottes lourdes et faisant trop de bruit.
Aucune chance, pour cette armée, qui appartient à la vague industrielle primitive, devant les maîtres du monde et de la révolution informatique et technologique. Sur le terrain, cela voulait dire que plus jamais, il n'y aura de confrontation de corps à corps comme ce fut le cas avec l'Iran ou le Koweit. L'approche militaire basée sur la guerre des masses n'est désormais plus qu'un souvenir lointain. Saddam Hossein n'a pas su tirer la leçon nécessaire de cette première épreuve. Sa deuxième erreur stratégique était fatale. Au lieu de démocratiser son régime et de l'immuniser en le dotant d'une légitimité démocratique, il multiplie les fronts d'hostilité à son égard, notamment en chargeant son fils Qusay des opérations de répression contre la tribu Al-Dulaym en 1995 et contre la révolte chiite locale en 1997, alors que le pays est sous embargo.
Faute de démocratie et de participation réelle de l'élite politique à la gestion des affaires de l'Etat, l'Irak tombe entre les mains d'une armée, devenue avec le temps une proie facile à la corruption. Le jour J, et alors que le régime avait besoin de toutes ses forces, il s'est avéré qu'il n'avait qu'un commando de mercenaires. Le 10 avril 2003, le régime s'écroule. Sur le plan social, tout l'édifice bâti sur la rente pétrolière s'évapore et des forces que l'on croyait mortes réapparaissent au grand jour. Désormais, l'Irak n'est plus qu'une agglomération de tribus et de courants religieux, qui attend qu'on lui offre un régime «démocratique» et une partie des richesses qui lui appartenaient dans le passé sans vraiment lui appartenir. Finalement, Saddaam Hussein n'a fait qu'offrir son pays, sur un plateau d'argent, à ses ennemis. Sa capture dans la nuit du 13 au 14 décembre n'est que la fin tragique d'une histoire basée sur l'illusion de la grandeur.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.