hénomène préoccupant et coûteux au Maroc. Chaque année des milliers d'élèves quittent les bancs de l'école avant l'obtention d'un certificat d'études. Selon les chiffres dévoilés lundi par le ministre de l'éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, près de 331.000 élèves quittent le système scolaire chaque année. Le ministre qui répondait à une question orale sur «la lutte contre l'abandon scolaire» à la Chambre des représentants a indiqué que le taux de déperdition scolaire au niveau national dans les trois cycles d'enseignement du secteur public a atteint 5,3%. Ce taux est plus important en milieu rural où il atteint 5,9%. Le ministre estime que ce phénomène constitue une réelle préoccupation en raison de ses répercussions négatives sur la situation des élèves décrocheurs et de son coût social et économique. Pour lutter contre l'abandon scolaire, le ministère de tutelle a pris plusieurs mesures importantes. Parmi celles-ci figurent la généralisation de l'enseignement préscolaire et l'élargissement de l'offre scolaire, en démocratisant notamment les écoles communales en milieu rural. A ce sujet, le ministre a fait savoir que le système éducatif compte actuellement 226 écoles communales et ambitionne d'en créer 250, dont 150 dans le cadre du programme d'appui financé par la Banque européenne d'investissement et l'Union européenne. Il faut aussi signaler la poursuite de l'élargissement de la couverture des zones rurales en créant davantage d'établissements d'enseignement secondaire, en renforçant les services d'accompagnement social à travers l'initiative royale «1 million de cartables», en consolidant les services de transport scolaire et en élargissant la base des bénéficiaires du programme «Tayssir» des transferts monétaires conditionnels aux familles et la base des bénéficiaires des internats. Le ministère a aussi adopté une approche préventive en renforçant l'accompagnement des élèves en difficulté scolaire, aux côtés de l'organisation de campagnes de sensibilisation, notamment dans le cadre de l'opération «De l'enfant à l'enfant» et «Caravane de mobilisation sociale» pour réconcilier les décrocheurs avec l'école et les inscrire dans les établissements d'enseignement. 2,6 milliard DH pour la réhabilitation des écoles La réhabilitation des écoles est l'une des grandes priorités du ministère. Chakib Benmoussa a fait état de la mobilisation de 2,6 milliards de dirhams destinés à la réhabilitation des établissements scolaires en 2022 et programmés dans le cadre des budgets des Académies régionales d'éducation et de formation (AREF). Le ministre a assuré que son département accorde un intérêt particulier au chantier de réhabilitation des établissements scolaires et plus particulièrement dans le milieu rural et périurbain. Le ministre a relevé une augmentation du nombre des classes de l'ordre de 5.732 unités lors de l'année scolaire 2019-2020, ce qui fait passer leur nombre total aujourd'hui à 161.169 classes. Le ministre a fait savoir qu'il a été procédé à la réhabilitation de 1.452 classes basées en majorité dans le monde rural. A ceci s'ajoutent l'alimentation en eau potable ou l'installation de fontaines d'eau dans 1.168 établissements scolaires et la connexion au réseau électrique ou encore l'installation de panneaux photovoltaïques au profit de 839 écoles. Le ministre a aussi signalé la mise en place de locaux sanitaires dans 1.330 établissements scolaires et de murailles au niveau de 6.467 autres. Le ministère poursuit le chantier de remplacement des classes préfabriquées, surtout celles contenant de l'amiante. Par ailleurs, évoquant le programme de réduction des disparités territoriales et sociales dans le monde rural, il a fait état de la réhabilitation de 1.402 établissements scolaires dont 1.151 totalement reconstruits depuis le lancement effectif de ce programme en 2017. Sur le registre de la matérialisation du programme «Awrach», le ministre a fait savoir que l'entretien et la maintenance des établissements scolaires sont désormais inscrits dans le cadre des chantiers généraux temporaires, en considération des besoins des établissements et selon les priorités. Ce dernier a annoncé le lancement d'un programme d'urgence de réhabilitation des établissements scolaires existants et des internats pour les années 2022 et 2023.