L'institut CDG s'y intéresse davantage «Le taux de motorisation augmente de 5 à 6% par an». Les chiffres avancés, lundi lors d'un webinaire consacré par l'institut CDG au futur de la mobilité urbaine, par la conseillère technique en transport et climat à la GIZ, Kawtar Benabdelaziz, interpellent à plus d'un titre au moment où de nouveaux moyens de transport sont en déploiement. De plus, sur les 80% de l'espace public réservé aux parkings, 90% de véhicules sont, tel que l'avance l'oratrice qui s'exprime aux côtés d'autres, «à l'arrêt». Dans ce sens, elle cite des difficultés liées à cette occupation en pensant à la sécurité tout en appelant au recours au transport en commun par toutes les couches sociales. Des difficultés et de la sécurité A propos des premières, la conseillère cite celles liées à l'âge et les mamans avec des poussettes entre autres. Quant à la sécurité dans l'espace public, elle pousse tel que le relève l'intervenante à acheter de plus en plus de véhicules particuliers. «Où est l'inclusion dans tout cela ?», s'interroget- elle en évoquant le nouveau modèle de développement. Dans ce sens, elle estime qu'il est question de réserver «plus de place pour le citoyen pour que sa mobilité soit respectée». «Il faut bien gérer le flux du transport», poursuit-elle. Histoire de réduire la pollution en économisant sur les ressources fossiles tout en assurant la mobilité douce. «Les données numériques sont aussi importantes pour mieux gérer la circulation automobile », enchaîne-t-elle en appelant à une organisation au niveau «très local». De la qualité pour réduire la marge de l'automobile De son côté, le chef de la division et la contractualisation et des partenariats à la direction de la mobilité et du transport (DGCT), Abdelmajid Ben Oumrhar, met en avant des avancées comme l'amélioration de la flotte des bus, le tramway et le BHNS. «Mais il faut que l'offre soit de réduire la marge de l'automobile. Nous nous orientons dans ce sens», tempère-til. Quant à Mounir El Houma, directeur du pôle infrastructures chez le consultant Novec et DG de Novec Gabon, il qualifie la mobilité de sujet «très complexe qui interpelle au quotidien ». Dans la métropole, la question est perçue pareillement. «C'est le transport public qui nous intéresse», indique pour sa part le DG de Casa Transports, Nabil Belabed. Pour lui, il est question d'offrir un réseau de transport en commun de qualité à tous. L'objectif ultime étant, tel qu'il l'explicite, d'améliorer le service fourni «dans le cadre d'un réseau interconnecté ». 6 plans de mobilité en cours Cela étant, le webinaire était également l'occasion pour M. Ben Oumrhar, de révéler l'élaboration de «6 plans de mobilité urbaine en cours». 12 plans de déplacement urbain étant déjà achevés. A cet égard, il établit un «rapport entre l'urbanisation et la mobilité qui doit l'accompagner». Entre-temps, il cite l'exemple du parking relais à Rabat pour encourager à prendre le tramway. A ce propos, M. El Houma abonde dans le même sens. Pour lui, «la planification urbaine est un élément important». Des propos qui trouvent leur écho chez ceux de M. Blabed qui estime que «les pouvoirs publics ont l'obligation de planifier pour tout le monde». Au-delà du financement, «l'inclusivité» du transport avancée par Mme Benabdelaziz est à respecter. Pour elle, «un pays c'est aussi là où les riches peuvent le prendre». A y penser.