La logistique africaine à l'heure de la Zlecaf Pour réussir leur zone de libre-échange, les responsables africains comptent sur le développement de la logistique. La Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) offre à l'Afrique sa plus grande occasion de croissance et de prospérité, avait déclaré, récemment à Accra, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan. Mme Hassan, qui s'exprimait lors d'une visite au secrétariat de la Zleca, a estimé que la zone de libre-échange a offert une occasion d'accélérer le commerce intra-africain et de faire du commerce un moteur de croissance et de développement durable plus efficace. «Puisque la majorité des pays africains sont en train de se rétablir des chocs économiques résultants de la Covid-19, la mise en œuvre de la Zleca va accélérer la reprise économique rapide avec sa zone de libre-échange forte de plus de 1,2 milliard de personnes», a-t-elle poursuivi. Wamkele Mene, secrétaire général du secrétariat de la Zleca, a salué la présidente tanzanienne, considérant sa visite comme un nouveau témoignage de l'importance accordée par les dirigeants africains à la mise en œuvre de cette zone économique. En vue de consolider le développement industriel du continent et de favoriser le commerce intra-africain, M. Mene a signalé que son secrétariat avait identifié quatre priorités de chaîne de valeur, à savoir l'industrie agroalimentaire, le secteur automobile, l'industrie pharmaceutique, les transports et la logistique. «Nous devons développer ces secteurs pour accélérer la mise en œuvre de l'industrialisation de la Zleca. Ils créeront également des postes d'emploi pour les jeunes africains et les PME dirigées par des femmes», a-t-il ajouté. Il faut préciser que la Zlecaf, marché commun africain, est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2021, marquant ainsi un tournant dans l'histoire économique de l'Afrique. En effet, cette zone a pour objectif de créer un marché africain de 1,27 milliard de consommateurs avec un PIB cumulé oscillant entre 2,3 et 3,4 billions de dollars américains. La création de la Zlecaf renforcera les relations commerciales intra-africaines qui ne représentent à ce jour que 16%. Elle consolidera également le taux d'industrialisation du continent (2% de la valeur ajoutée manufacturière mondiale) et réduira la dépendance aux matières premières. Plusieurs institutions marocaines ont déjà réalisé des études sur l'impact escompté de ce projet d'envergure. C'est le cas notamment du Policy Center for the New South (PCNS). Dans son rapport annuel de 2019 consacré à l'économie en Afrique, le Centre affirme que la Zone constitue une opportunité pour faire avancer l'intégration économique à l'échelle continentale. Inscrite sur l'Agenda 2063 de l'Union Africaine (UA), la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine traduit une vision ambitieuse et un mégaprojet d'intégration, auquel le Maroc a adhéré depuis mars 2018 et a ratifié cet Accord en février 2019. Les efforts de convergence et d'intégration entrepris par les différentes Communautés économiques régionales et les objectifs de la Zlecaf visent à créer un seul marché continental des biens et services, d'établir la libre circulation des opérateurs économiques et, par conséquent, ouvrir la voie à l'accélération de la mise en place d'une union douanière en 2022 et une communauté économique africaine d'ici 2028, indique le rapport.