Pour comprendre la science, il est essentiel d'avoir une vision d'ensemble sur les diverses disciplines qui la composent. C'est ce que l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir veut inculquer à ses étudiants en organisant chaque année des rencontres de haut niveau avec la participation d'experts internationaux issus de divers domaines scientifiques. Ainsi, un colloque sous le thème «Transhumanisme, humain augmenté» s'est tenu le 1er juin au sein de l'UM6P dans le cadre de la deuxième édition de la semaine de la science qui se déroule du 30 mai au 5 juin 2022. «Ce colloque nous transportera vers le futur. Après deux jours consacrés au bicentenaire de Louis Pasteur et l'exploration épistémologique de la science, place à une immersion intellectuelle dans les conséquences des progrès scientifiques sur l'avenir de la condition humaine», explique Hicham El Habti, président de l'UM6P, à l'ouverture de la séance plénière. Présent à ce colloque, Abdellatif Miraoui, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, a souhaité que ce rendez-vous scientifique soit généralisé sur l'ensemble des universités marocaines. Le ministre de l'enseignement supérieur a également mis l'accent sur l'accélération technologique et l'adaptabilité de la génération alpha aux différentes mutations qu'elle génère. Il a évoqué la place et le repositionnement de l'Université dans ce monde mouvant. «On remarque depuis une dizaine d'années que l'Université court derrière ces ruptures et ces modifications. Ces transformations sont dirigées par de grands groupes et de grandes entreprises. Je citerais les GAFA mais il y en a aussi d'autres. Nous devons en tant qu'universitaires y prendre part et revenir à ce que nous savons faire le mieux. Il y a plus de 100 ans tout venait de l'Université». Lors de son intervention il a mis en avant la jeunesse marocaine qui arrive à s'approprier les nouvelles technologies et à exceller dans ces domaines. Il voit en l'intelligence artificielle un moyen d'accompagnement pédagogique pour l'enseignement et de la recherche. Ce qui l'a amené à rappeler que le Maroc a lancé le pacte d'accélération et de la transformation de l'université marocaine 2030 avec l'idée centrale de pouvoir mettre l'étudiant au cœur des préoccupations et inclure le numérique dans les réformes à venir. De son côté l'écrivain et économiste français Jacques Attali a axé son intervention sur l'artificialisation de l'être humain et la notion d'artefact. «Tout ce qui est bon dans l'être humain est un artefact», indique-t-il. Son intervention s'est axée sur les progrès scientifiques réalisés récemment, notamment dans le domaine de la génétique et de la neuroscience. Pour lui il est possible de prévoir l'avenir grâce à la science en augmentant l'intelligence de l'être humain. Toutefois, tous ces progrès de la science peuvent être accompagnés de dérives. Par conséquent, il faut donc développer ce qu'il appelle «l'économie de la vie» qui englobe la santé, l'éducation, la recherche, la maîtrise des énergies, la liberté, la démocratie, la sécurité, l'art ou encore la créativité. Cette édition est marquée par la présence de plusieurs experts internationaux venus des quatre coins du monde pour partager leurs analyses sur des sujets qui marient sciences exactes et sciences humaines.