Intelligence artificielle, astronomie, pratique scientifique, religion... autant de thématiques débattues lors de la première édition de la Semaine de la science organisée du 1er au 7 novembre 2021 par l'Université Mohammed VI Polytechnique à Benguérir. «Cet événement apporte sa propre pierre aux grands chantiers de transition des économies marocaine et africaine, fondées sur la science, la technologie et l'innovation. En toute légitimité, les hommes, les femmes et les territoires attendent des solutions pour l'avenir, ils attendent que la science transforme leur vie, positivement», indique Hicham El Habti, président de l'UM6P, lors de la séance d'ouverture qui s'est déroulée le 3 novembre 2021 ajoutant que «dès sa création, sous l'égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l'UM6P a placé la recherche scientifique, l'excellence et la diffusion du savoir au cœur de sa stratégie». La transmission du savoir Les universités sont les véritables temples du savoir. Elles permettraient de constituer un héritage scientifique pour les générations futures. Un état d'esprit que l'UM6P a adopté pour former des jeunes chercheurs qui pourront assurer la relève. «A travers des colloques, des conférences, des ateliers et des expositions, chaque département de l'université souligne l'aspect fondamental des sciences dans sa pratique universitaire», affirme le président de l'UM6P. Au cours de cette semaine, des experts exposeront leur point de vue et proposeront de débattre avec le public et les étudiants, afin de construire une réflexion participative autour des sujets de la science. Tenue en présentiel et en distanciel, cette rencontre est l'occasion pour les participants d'aborder la science en regard des autres grands thèmes qui animent nos sociétés comme la politique, la religion, l'environnement, la philosophie ou encore l'art. Ce rendez-vous de la science est «aussi une occasion d'instaurer l'autonomie et la primauté de la science au centre des préoccupations de nos étudiants et de nos programmes», souligne Hicham El Habti. L'ensemble des conférences est diffusé en simultané au campus de l'UM6P à Rabat et à Laayoune. L'Afrique : Un réservoir de talents L'Afrique ne se résume pas à des ressources naturelles. C'est aussi un continent qui regorge de compétences, notamment dans le domaine scientifique. «Le continent africain n'est plus une simple réserve de matières premières à destination des autres continents. Grâce à la science, l'Afrique indépendante devient son propre laboratoire expérimental. Elle acquiert son savoir-faire et construit sa valeur ajoutée, avec l'ambition de conforter son autonomie et d'occuper une position stratégique dans l'échiquier mondial», précise le président de l'UM6P. Et de poursuivre : «Les questions de la jeunesse, de la santé, de la sécurité alimentaire, de la préservation environnementale…. toutes attendent beaucoup des innovations scientifiques que nos étudiants et chercheurs produisent au sein de l'écosystème UM6P. La Semaine de la science a vocation à donner de la visibilité à ce potentiel scientifique». Les précurseurs arabes de la pensée scientifique Entre le 8ème et le 12ème siècles, les savants arabes ont contribué à plusieurs théories et recherches qui composent la pensée humaine et universelle. Ils sont même à l'origine d'un grand nombre de découvertes. Ibn Al Haytham, Al Razi, Al Biruni, Al Jahid, Ibn Khaldun, Ibn Qurra font partie des grands penseurs ayant influencé l'évolution de la science dans le monde. Ces savants étaient précurseurs dans leurs disciplines et ont réussi à marier leurs raisonnements scientifiques à la religion. «La science arabe a brillé par le passé, elle peut à nouveau éclairer nos ambitions de développement durable, à l'image de la fabuleuse avancée de la technologie digitale qui ouvre d'immenses opportunités et facilite le partage de connaissances scientifiques avec le plus grand nombre d'Africains», explique Hicham El Habti avant de conclure avec une citation d'Ibn Rochd : «Le savoir acquis dans un pays étranger peut être une patrie, et l'ignorance peut être un exil vécu dans son propre pays».