Le programme Economie Bleue sert de plateforme commune à des régions et des filières diverses pour l'élaboration et la mise en œuvre de solutions intégrées dédiées à une administration efficace des ressources marines et côtières. Un nouveau coup d'accélérateur pour le développement de l'économie bleue au Maroc. La Banque mondiale a approuvé un prêt de 350 millions de dollars pour appuyer le lancement du programme «Economie Bleue» initié par le gouvernement marocain. L'annonce a été faite mardi 24 mai illustrant ainsi l'engagement de l'institution financière internationale à accompagner le Royaume dans ses grands chantiers. «Bordé par la mer Méditerranée et l'océan Atlantique, le Maroc possède un fort potentiel de développement de l'économie bleue. Ses zones côtières représentent déjà plus de la moitié du PIB et des emplois du pays, alors qu'un plus grand potentiel demeure inexploité dans les filières bleues établies et naissantes, comme l'aquaculture, l'algoculture et les énergies marines renouvelables. Comme l'indique le diagnostic établi dans son nouveau modèle de développement, le Maroc a la possibilité de développer des clusters côtiers qui attirent les investissements et créent des emplois, tout en assurant un développement durable», souligne Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb. Pour sa part, Marcelo Hector Acerbi, spécialiste senior de l'environnement et responsable du projet, indique que «le Maroc s'emploie à créer une société plus verte, plus résiliente et plus inclusive». Et de poursuivre que «le programme Economie Bleue sert de plateforme commune à des régions et des filières diverses pour l'élaboration et la mise en œuvre de solutions intégrées dédiées à une administration efficace des ressources marines et côtières. Le programme soutient ainsi une société équitable et durable». Se référant à la Banque mondiale, ce prêt stimulera la création d'emplois et la croissance économique. Il a également pour finalité d'améliorer la durabilité et la résilience des ressources naturelles, ainsi que la sécurité alimentaire. «Un enjeu dont l'importance s'est encore accentuée avec les répercussions de la guerre en Ukraine», rappelle la Banque mondiale à cet égard. Il est à noter que ce nouvel appui financier s'inscrit dans la continuité des précédentes activités de la Banque mondiale dans le développement côtier au Maroc. Dans l'ensemble ce prêt-programme pour les résultats en faveur de l'économie bleue a pour objectifs de développer des cadres institutionnels. Il tend par ailleurs à améliorer la gestion intégrée des ressources naturelles et à renforcer certains secteurs pour une économie bleue résiliente au changement climatique dans des zones ciblées. Les composantes du projet Il est à préciser que ce projet comprend deux volets interdépendants destinés à étayer le programme gouvernemental. Le premier s'articule, en effet, autour d'une commission interministérielle et de mécanismes de coordination régionale. Il soutient l'établissement de cadres institutionnels visant à renforcer la coordination verticale et horizontale. «Il s'attachera également à instaurer un nouveau modèle de fonctionnement collaboratif au sein des secteurs et des régions, à optimiser la planification budgétaire et à œuvrer à des objectifs communs», relève-t-on de la Banque mondiale. Pour ce qui est du deuxième volet, il porte sur l'investissement dans des domaines clés de l'économie bleue. Citons dans ce sens le tourisme durable et le sous-secteur de l'aquaculture, la formation professionnelle dédiée à la gestion de l'économie bleue, la protection et la gestion des services écosystémiques ainsi que l'amélioration de la résilience climatique dans des zones ciblées. «La création d'emplois et la croissance économique qui en découleront devraient stimuler la reprise après la pandémie de Covid-19», apprend-on à cet égard. En ce qui concerne la sécurité alimentaire, le programme soutiendra la création d'exploitations aquacoles et la préservation des ressources marines dans des aires protégées. Ce dispositif promouvra également l'égalité entre les sexes et l'inclusion des jeunes à travers des structures d'accompagnement (incubateurs d'entreprises) et un appui technique. Ce qui va se faire... Sur le plan environnemental, des relevés marins seront effectués pour estimer, sur une base scientifique, la santé des réserves halieutiques et déterminer les mesures à suivre pour les gérer. De même, la qualité des plages fera l'objet d'une surveillance environnementale. Elle représente en effet un atout majeur pour le tourisme côtier. Par ailleurs, l'exploitation d'images satellites des zones littorales permettra de mesurer l'érosion et d'étayer les décisions relatives au développement des zones côtières. Il sera également procédé à la création de 14 nouvelles exploitations aquacoles. Ces dernières mêleront à la fois l'élevage de crustacés et culture d'algues. Ces unités pourront ainsi stimuler la production, attirer de futurs investissements et générer de nouveaux emplois pour les femmes et les jeunes, favorisant ainsi l'ouverture de ce sous-secteur à tous.