Les mesures proposées pour le secteur des assurances sont de placer 6 milliards de dirhams de l'actif sous gestion dans des «actifs verts» dans un horizon de 5 ans ainsi que de réduire l'impact écologique de l'activité propre du secteur. L'épreuve de la Covid est venue accélérer le processus de transformation dans le secteur. De nouveaux paradigmes se tracent impliquant l'ensemble des acteurs dans une démarche innovante et proactive. Le principal enjeu à relever en cette ère est celui de la durabilité. Les entreprises du secteur font face aujourd'hui à de nombreux défis durables, notamment en matière de souscription d'assurance et d'investissement. Elles sont ainsi amenées à renforcer leur contribution dans la durabilité de l'économie marocaine et répondre au mieux aux nouvelles exigences du marché national. Cet engagement date de bien longtemps puisque les assurances figurent parmi les secteurs concernés par la feuille de route pour l'alignement du secteur financier marocain sur le développement durable. Cette vision a été établie en marge de la Cop 22 organisée en 2016 à Marrakech. Elle vient ainsi déterminer les engagements de chaque branche dans le processus de transition vers une économie plus durable. Ceci passe par l'adoption de mesures réglementaires et incitatives appropriées favorisant un alignement coordonné et progressif sur les impératifs d'un développement durable. Cette feuille de route a dressé les actions et mesures à mettre en œuvre pour l'alignement coordonné et progressif du secteur financier marocain, englobant les activités de banque, d'assurance et de marché de capitaux, sur les enjeux de développement durable. L'engagement étant de favoriser l'émergence d'une finance durable multidimensionnelle, tout en tenant compte des préoccupations environnementales, en particulier celles induites par le changement climatique, social et de gouvernance. Cette vision s'articule autour de 5 axes majeurs. Citons en premier l'extension de la gouvernance fondée sur les risques socio-environnementaux. Les mesures proposées pour le secteur des assurances sont de placer 6 milliards de dirhams de l'actif sous gestion dans des «actifs verts» dans un horizon de 5 ans ainsi que de réduire l'impact écologique de l'activité propre du secteur. Pour ce qui est du deuxième axe, il s'articule autour du développement d'instruments et de produits financiers durables. L'idée étant d'adapter les gammes de produits et de services innovants pour répondre aux besoins croissants en matière de financement des technologies propres, d'efficacité énergétique ainsi qu'en matière de couverture contre les risques induits par les effets du changement climatique. Pour le secteur des assurances, il s'agit de développer des produits d'épargne verts. L'objectif fixé dans ce sens est de 500 MDH par an. A cela s'ajoute l'élargissement de l'offre de la couverture des risques climatiques ainsi que les solutions d'assurances des risques environnementaux. Rappelons que le secteur des assurances offre au Maroc, depuis 2011, une assurance «multirisque climatique» permettant de garantir les investissements dans les intrants relatifs aux principales cultures céréalières contre un ensemble de risques climatiques (sécheresse, excès d'eau, grêle, gel, vent volant et vent de sable). Par ailleurs, le Maroc a adopté, en 2016, une loi instituant un dispositif de couverture contre les risques catastrophiques qui comprend un régime mixte d'indemnisation des victimes, combinant à la fois un système allocataire assuré par le Fonds de solidarité contre les évènements catastrophiques au profit des personnes physiques ne disposant pas de couverture, et un système assurantiel au profit des personnes ayant souscrit un contrat d'assurance couvrant le préjudice corporel et les biens assurés. La promotion de l'inclusion financière figure également parmi les piliers de cette feuille de route. Le secteur des assurances, tout comme le secteur bancaire et le marché de capitaux, se devait de réduire le gap entre les genres et adopter une stratégie nationale d'inclusion financière. Un dispositif qui a vu le jour récemment avec des objectifs très prometteurs en termes d'inclusion et de cohésion sociale. Le renforcement des capacités dans le domaine de la finance durable fait également partie des axes stratégiques. Une donne nécessaire pour asseoir une véritable finance durable. Pour ce faire, les mesures transverses dictées dans ce sens incombent aux acteurs des assurances, à l'instar des autres acteurs du secteur financier, de mettre en œuvre des programmes de formation à l'attention de leurs collaborateurs afin de les sensibiliser aux enjeux du développement durable et renforcer leur appréhension et appréciation des risques sous-jacents.