Elles permettent d'arroser 33% d'espaces verts à Tanger et 273 ha à M'diq-Fnideq Sur le plan de la réutilisation des eaux usées traitées, la région Tanger-Tétouan constitue un véritable cas d'école. Cette démarche entre en effet dans le cadre d'une startégie plus large au niveau nationale. Car le Maroc a fait de l'économie verte et inclusive un axe stratégique de sa politique de développement durable. Cette économie verte devra être respectueuse des équilibres écologiques et susceptible d'ouvrir de nouvelles opportunités de création de richesses et d'emplois durables. Dans ce contexte, la réutilisation des eaux usées traitées (REUSE) fait partie de la stratégie nationale sur l'eau qui vise la réutilisation d'environ 325 millions de m3 par an à l'horizon 2030. Elle considère que la REUSE constitue une importante ressource non conventionnelle et sa valorisation doit être placée dans le cadre de la gestion intégrée des ressources en eau à l'échelle nationale. Il faut dire que le Maroc se situe dans une zone à stress hydrique et vulnérable au changement climatique. Les ressources naturelles en eau se trouvent très vulnérables à l'irrégularité des apports, à l'envasement des barrages ainsi qu'à d'autres pressions liées à une demande croissante causant sa raréfaction et à des activités polluantes impactant la qualité des eaux. Aujourd'hui, le recours à la REUSE permet d'atteindre des économies importantes en eau potable, notamment dans les activités d'arrosage. C'est le cas au nord du pays avec des acteurs comme Veolia Maroc. «De son côté et depuis l'entrée en vigueur de sa gestion déléguée, Veolia Maroc, acteur du développement régional à travers sa filiale Amendis, a toujours mis les enjeux environnementaux et sociétaux au cœur de ses préoccupations. En effet, la REUSE est une composante importante de la raison d'être d'Amendis et de sa performance plurielle et s'inscrit parfaitement dans l'ambition du groupe Veolia d'être le champion mondial de la transformation écologique», apprend-on auprès du management du délégataire régional. «La région Tanger – Tétouan se situe dans une zone à stress hydrique comme constaté lors de la pénurie d'eau qu'a connue la ville de Tétouan en 2015. Grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi, plusieurs infrastructures ont été réalisées durant ces dernières années pour atténuer les déficits hydriques dans la zone. A ce titre, après les inaugurations royales des STEP Tamuda Bay en 23/12/2011 (capacité 31.000 m3/j) et Boukhalef le 06/10/2015 (capacité 10.700 m3/j), Amendis a mis en service, en été 2016, la première phase du système de réutilisation des eaux usées traitées pour l'arrosage des golfs et des espaces verts municipaux. Ce système consiste en la mise en service de 82 km de réseau de distribution, 4 stations de pompage et 6 réservoirs de stockage ayant une capacité totale de 23.000 m3», poursuit la même source. Selon les responsables de Veolia, «désormais, la réutilisation des eaux usées traitées permet d'arroser 135 ha d'espaces verts à Tanger (soit 33% de la surface totale des espaces verts de la ville) et 273 ha à M'diq-Fnideq. Le volume produit des eaux usées traitées, entre 2016 et 2021, est de 6,3 Mm3 dont 1,7 Mm3 produit en 2021». D'autres projets sont en cours. «Actuellement, et en collaboration avec ses différents partenaires, Amendis a lancé la réalisation de la deuxième phase de ce programme qui vise à étendre le réseau REUSE vers le centre-ville de Tanger. Il consiste en la pose d'un système de distribution sur un linéaire d'environ 90 km et la construction d'un réservoir de stockage de 5.000 m3. Ce projet structurant permettra d'arroser une surface supplémentaire de 180 ha supplémentaires d'espaces verts publics. Ce qui augmentera la surface totale arrosée dans la région Tanger-Tétouan à 588 hHa», précisent les responsables. Et de conclure qu'«à fin 2022, et grâce à la réutilisation des eaux usées traitées, Amendis prévoit une économie d'eau d'environ 4,5 Mm3 dans la région Tanger-Tétouan, soit 4% d'économie de la demande en eau potable annuelle. Autrement dit, cette économie prévisionnelle d'eau est l'équivalent de l'alimentation en eau potable d'une ville de 100.000 habitants».