Le bras de fer entre une partie des pensionnaires et l'Association musulmane de bienfaisance de Mohammédia revient à la surface. Les premiers rechignent à évacuer les lieux. La délégation de l'Entraide nationale évoque la nécessité de travaux de réaménagement. Les choses se corsent de nouveau entre une partie des pensionnaires de la Maison de bienfaisance de Mohammédia et la direction de cet établissement. Les premiers, dans une récente lettre envoyée au ministre de la Solidarité et des Affaires sociales, se plaignent de nouveau de ce qu'ils qualifient de situation intenable. Ils évoquent, entre autres souffrances, leur privation de nourriture, depuis les premiers jours de juin dernier, et des soins de santé. Soutenus par la section locale de l'AMDH, ils demandent une intervention de Abderrahim Harouchi et du directeur général de l'Entraide nationale, pour mettre fin à cette situation. Ils accusent la direction de l'établissement de tout simplement chercher à les mettre à la rue, usant d' «incitations» financières pour ce faire. La direction, à les en croire, leur aurait proposé un montant de 500 dirhams mensuels, le temps de pouvoir les intégrer professionnellement, pour qu'ils quittent l'établissement. En contrepartie, elle leur aurait demandé la signature d'un engagement d'évacuer les lieux. Le problème de cette partie des pensionnaires, une cinquantaine au total, ne date pas d'aujourd'hui. Leur bras de fer avec la direction de cet établissement, mais aussi avec l'Entraide nationale, remonte à plusieurs mois. Les choses se sont notamment corsées après le scandale de la Maison de bienfaisance de Aïn Chock. Contactée par ALM, la délégation de l'Entraide nationale donne une autre version du problème. Pour Bouchâïb Akid, adjoint du délégué de l'Entraide nationale à Mohammédia, le processus de réaménagement a été initié depuis longtemps. A en croire ce responsable, ce processus de réaménagement et d'équipement avait démarré avec le déménagement de plusieurs vieux pensionnaires vers le Centre Dar El Kheir à Tit Mellil alors que plusieurs familles ont été relogées au quartier «Riad Essalam» réservé initialement pour le recasement des victimes des inondations de novembre 2002. Akid ajoute que les enfants scolarisés ont été déménagés vers un local mis à leur disposition par le Conseil municipal au moment où l'association s'est débrouillée pour trouver des places aux étudiants dans la cité universitaire. Pour toutes ces catégories, ajoute le même responsable, aucun problème ne se pose plus. Restait cependant le problème des pensionnaires ayant terminé, ou arrêté, leurs études et qui continuaient à squatter les lieux. La direction les accuse d'entraver les travaux de réaménagement. Eux, ils lui renvoient la balle en l'accusant de vouloir les mettre à la rue. Le problème demeure. Et avec lui des drames de jeunes obligés de se débrouiller pour se nourrir et se soigner. La Maison de bienfaisance de Mohammédia a été retenue dans le cadre des projets du programme prioritaire de l'INDH pour cette ville. Les travaux de réaménagement et d'équipement qui y seront menés coûteront 1.200.000 DH dont 1.000.000 à la charge de l'AMB de Mohammédia. Le reste est financé par le programme de lutte contre la précarité sociale de l'INDH. Un autre projet prévoit la réalisation, en six mois, d'un centre au profit des enfants abandonnés dans les locaux de l'ex-maison d'arrêt de Kasbah. Ce projet coûtera 1.815.000 DH.