Les journées Initiatives-Emploi, qui se tiennent les 22 et 23 septembre, connaîtront l'annonce par le Premier ministre de plusieurs mesures visant la lutte contre le chômage. Encouragement de l'auto-emploi, incitation à l'embauche, exonérations fiscales ou encore révision des missions de l'ANAPEC sont ainsi proposés. Les journées « Initiatives-Emploi », qui s'ouvrent ce jeudi 22 septembre à Skhirat, devraient marquer un tournant de la politique de l'emploi au Maroc. Et pour cause, cette manifestation, prévue jusqu'au 23 septembre, sera l'occasion pour le Premier ministre Driss Jettou de présenter une série de mesures concrètes à ce sujet. Proposées par une dizaine de départements ministériels, ces mesures ont été contenues dans une mouture peaufinée tout au long des semaines passées. Cette dernière se décline en quatre axes essentiels. Le premier a trait à une série d'encouragements dont bénéficieront les TPE (Très petites entreprises). Il s'agit notamment d'accorder à ces dernières des prêts à de très bonnes conditions, pouvant aller jusqu'à 250.000 dirhams remboursables sur six années avec possibilité d'un différé de paiement pouvant atteindre trois années. Une ligne de crédit verrait ainsi le jour comme il est également question de l'activation du fonds d'amorçage. Plusieurs mesures d'aide à la création de ces TPE ainsi que d'autres d'accompagnements seront au rendez-vous. A titre d'exemple, l'Etat prendrait en charge les frais des bureaux d'études. La deuxième série de mesures se rapporte à l'intermédiation du travail, un point crucial sur lequel les discussions entre professionnels du secteur ont duré longtemps lors de la préparation de ces journées. Et pour cause, l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), organisme public incontournable en matière de placement dans notre pays, a été longuement critiquée. « Pour arriver à une plus grande fluidité sur le marché du travail, l'une de nos revendications est de revoir les procédures d'intermédiation. L'ANAPEC, de par son lourd passé, est incapable d'assumer cette responsabilité», estime Jamal Belahrach, directeur général de Manpower. Aussi, les missions de l'agence ont-elles été revues. En plus de l'instauration d'antennes régionales de l'ANAPEC, l'intermédiation sera ouverte aux entreprises privées et autres bureaux de placement. Par ailleurs, un observatoire de l'emploi sera créé en vue d'homogénéiser l'action de ces différents intervenants. « Des réformes qui ont été inspirées des dernières mesures prises en France en janvier dernier concernant le marché du travail», ajoute Jamal Belahrach. La troisième série de mesures concerne les autres entreprises qui bénéficieront de mesures d'encouragement à l'embauche en cas de recrutement d'un chômeur inscrit sur les listes de l'ANAPEC depuis une année au minimum. Des encouragements qui se résument en deux années d'économie sur les cotisations sociales. Le seuil d'exonération d'impôts passera en outre de 4500 à 6000 dirhams, comme cela a été décidé après arbitrage du Premier ministre, la CGEM ayant proposé un seuil de 8000 dirhams. Dans cette même optique, les contrats de formation-insertion seront rebaptisés «contrats-première-embauche» et dont la durée passera de 18 à 24 mois. La dernière batterie de mesures-phares s'inscrit dans la volonté du gouvernement d'encourager l'auto-emploi. Dans ce sens, le capital minimal pour la création d'une Société à responsabilité limitée (SARL) a été ramené de 100.000 à 10.000 dirhams. En outre, il n'est plus obligatoire de disposer de la totalité de cette dernière somme : 2500 dirhams en suffisent. En parallèle, ces journées Initiatives-Emploi verront la signature de conventions avec plusieurs établissements étatiques, offices notamment, ainsi que de grands opérateurs privés, opérant dans le secteur des télécommunications par exemple. Des conventions portant sur l'externalisation de tous les métiers qui ne sont pas au cœur de leur travail et de leurs missions (jardinage, chauffeurs ou restauration pour ne citer que ces métiers). L'objectif n'est autre que d'encourager les niches d'emploi en coopération avec ces grands opérateurs économiques. Dans tous les cas, ces deux jours constituent une occasion pour le gouvernement et les différents acteurs de rompre avec les approches traditionnelles en matière d'incitation à l'emploi. Les différents participants ont ainsi la lourde tâche de trouver des solutions efficaces pour résoudre la problématique du chômage qui touche un nombre de plus en plus grand de jeunes Marocains affectés par ce fléau.