L'informatique, l'Internet et le recours aux sites Web étaient, il y a encore quelques années, un luxe réservé aux grands comptes. D'après une enquête réalisée par l'ANRT en mars dernier et présentée le 19 septembre, les tendances s'inversent. Chiffres et détails. L'Agence nationale de réglementation des télécoms (ANRT) a réalisé en mars 2005 une enquête auprès d'un échantillon de 250 entreprises. L'étude qui portait sur l'usage de l'informatique en milieu entrepreunarial a été rendue publique ce 19 septembre à Casablanca, en marge de la convention de partenariat signée entre l'Agence et l'Association des professionnels des Technologies de l'information (APEBI). Pour les besoins de l'enquête, le choix de l'échantillon s'est fait selon un procédé de tirage aléatoire dans la base de l'annuaire des professionnels Kompass marocains, regroupant 40 000 entreprises. Cette masse dispose d'un parc informatique de 1,039 million d'ordinateurs. En d'autres termes, il y a un ordinateur pour trois employés. Un ratio moyen qui masque les différences importantes d'un secteur à l'autre. Dans le domaine de technologie, le nombre moyen d'ordinateurs par employé est de 0,65%, contre seulement 0,29% pour l'industrie de la construction. Selon les chiffres tirés de cette étude, l'Internet n'est plus un luxe pour l'entreprise. En moyenne, 90% des entreprises disposent d'une connexion à Internet, soit environ 35 000 entreprises connectées dont moins de 1% via un accès sans abonnement. L'analyse de la connectivité en fonction des caractéristiques de l'entreprise (secteurs et effectifs) révèle là aussi de fortes disparités. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, le secteur technologique (84% d'entreprises connectées) est celui qui est le moins raccordé. A l'inverse le secteur du transport et des services arrive en tête (96%), devance le secteur primaire (92%) et l'Industrie et la construction (86%). S'agissant des modes de connexion à Internet, plus de 17% des entreprises utilisent plus d'une technologie et combinent soit plusieurs technologies haut débit, soit une technologie haut débit et une bas débit, ou une technologie fixe bas ou haut débit avec une technologie mobile bas débit. Les offres ADSL sont de loin les solutions les plus utilisées par les entreprises pour accéder à l'Internet. Plus de 85% des entreprises se connectent à Internet en haut débit, ce qui représente une utilisation par plus de 60% des entreprises raccordées (haut et bas débit). En moyenne, parmi les entreprises déclarant disposer d'une connexion Internet, 56% des postes sont connectés à Internet, soit environ un ordinateur sur deux. En moyenne, 30% des entreprises disent disposer d'un Intranet. Dans le cas du secteur technologique, l'impact de la taille de l'entreprise est déterminant, toutes les entreprises de taille supérieure à 20 personnes font recours à Intranet. Le même effet s'observe pour les autres secteurs mais de manière beaucoup moins prononcée. Au niveau des usages de leur intranet, les entreprises ont essentiellement un usage de l'Intranet à des fins de gestion administrative. L'usage du site web gagne aussi du terrain. Plus de 38% des sondés déclarent en disposer, soit environ 15 600 sites Web pour les entreprises marocaines. Dans le lot, 78% disposent d'un nom de domaine propre. Dans 75% des cas, le site est de type commercial. L'enquête révèle qu'il y a autant d'entreprises développant en interne qu'en externe la réalisation de leur site web. Le secteur technologique est celui qui opte le plus pour l'interne (77% des cas). Malgré cette présence notable sur le web, l'entreprise marocaine achète rarement en ligne. Seuls 14% déclarent avoir recours à ce procédé et ce pour un montant ne dépassant pas 4% du volume global des achats des entreprises. Le secteur du transport et des services est celui qui achète le plus via le Web, avec 18% contre une moyenne de 12% pour les autres secteurs. Pour les 12 prochains mois, 15% des entreprises déclarent envisager cette possibilité. La ruée n'est pas pour demain. Avec cette enquête bien détaillée, l'Observatoire national des indicateurs des technologies de l'information, volet de la convention signée par Mohamed Benchaaboun, directeur général de l'ANRT et Rachid Bachir, président de l'APEBI, a résolument pris de l'avance.