Avec la reprise des carnets de commandes par les géants mondiaux Le Maroc dispose de diverses plateformes industrielles de choix, notamment dans le secteur de l'aéronautique. Un atout que le pays compte préserver et renforcer en 2022. Une volonté exprimée lors de la rencontre digitale pour le lancement de la troisième étape des journées économiques Maroc-France organisée le 20 janvier 2022 par la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM) en partenariat avec la RAM. Cette rencontre digitale vient en prélude des journées économiques qui se dérouleront du 23 au 25 mars 2022 à Toulouse. «A chaque étape des journées économiques, nous vous proposons d'associer une thématique, une filière, une région avec des entrepreneurs, pour mettre en avant le potentiel de créativité et de croissance des écosystèmes concernés, dans la recherche d'une fluidité des échanges entre le Maroc et la France», indique Jean-Pascal Darriet, président de la CFCIM. Pendant la crise, le secteur aéronautique marocain a été résilient, notamment avec le lancement de plusieurs projets traduisant la confiance des industriels internationaux dans cet écosystème. Actuellement, un vent d'optimisme souffle sur le secteur. Et pour cause : les signes de reprise se profilent au niveau mondial. Dans cette perspective la plateforme marocaine «devrait bénéficier du contexte mondial favorable avec la remontée en puissance d'Airbus qui a signé un carnet de commandes bien rempli tout comme Boeing», affirme Saad Bendourou, chef de mission adjoint de l'ambassade du Royaume du Maroc en France. Et de poursuivre : «Avec Tanger Med qui est le premier hub d'import-export en Afrique et en Méditerranée qui est l'acteur majeur pour les grandes alliances maritimes mondiale, la plateforme aéronautique marocaine constitue une autre success story dans un secteur extrêmement exigeant en matière de qualité, de coûts de formation de la main-d'œuvre, d'investissement, de chaîne logistique ou de confiance des grands donneurs d'ordre». Le Maroc s'est doté d'une plateforme aéronautique de classe mondiale, des acteurs de référence et des métiers nouveaux et des chaînes de valeur consolidées. Pour Karim Cheikh, président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), «l'avenir reste prometteur pour le secteur» ajoutant que les thématiques lancées comme l'avion vert, la décarbonation des procédés, l'industrie du futur 4.0. En plus de la résilience dont a fait le secteur aéronautique au Maroc, «nous sommes sur une bonne trajectoire pour revenir au même niveau qu'avant la crise, c'est dire 2019», souligne-t-il affirmant que le Maroc a tous les atouts pour accompagner la reprise du secteur pour les PME. Sur les partenariats MarocFrance dans le secteur, il explique que «les entreprises françaises présentes au Maroc de manière générale ont pu grâce à leur implantation au Maroc devenir plus compétitives à l'international en intégrant une croissance soutenue dans la durée créant ainsi de la valeur et de l'emploi dans leurs bases respectives marocaines et françaises». En quelques chiffres, l'écosystème aéronautique au Maroc compte à date d'aujourd'hui 140 entreprises avec un chiffre d'affaires autour de 2 milliards de dollars à l'export, un nombre d'emplois directs atteignant 17.000 salariés dont 40% sont des femmes. Pour ce qui est du taux d'intégration, il est passé de 17% en 2014 à plus de 38% avant la crise sanitaire. Le secteur était à un taux de croissance entre 18 et 20% avant la crise. A l'instar de plusieurs pays dans le monde, le secteur au Maroc a été impacté par la pandémie de Covid-19. «Nous avons enregistré une baisse d'effectif de 10% et un peu près de 30% de baisse d'activité. Mais depuis le début de cette crise nous avons toujours considéré qu'il s'agit d'un décalage dans le temps parce que les besoins en nouveaux avions et l'envie de voyager n'ont jamais été aussi forts», relève le président du GIMAS.