L'analyse du CMC sur l'économie nationale prévoit une faible croissance du PIB au terme de l'exercice en cours. La sécheresse, le recul des exportations et l'envolée du cours du brut ont pesé sur la balance. Seulement un tout petit point de croissance en 2005. L'analyse du Centre marocain de conjoncture présentée mercredi 14 septembre 2005 est nettement plus «pessimiste» pour les uns, plus «réaliste » pour les autres, que celle livrée il y a deux jours par le département des Finances. Pour Mohamed Laâboudi, président du CMC, le présent exercice est en «rupture» avec le cycle ascendant que le Maroc a connu lors des dernières années. Les analyses partent d'un postulat qui prend en compte le recul des exportations, une campagne agricole en berne et un prix de pétrole trop élevé. Autant de données qui font revoir à la baisse les prévisions de 1,2% de croissance du PIB donnée fin mai. Les fortes amplitudes observées sur le prix de pétrole auront, note le CMC, des répercussions négatives sur le système productif, les finances publiques, le compte extérieur et l'inflation. De même les conséquences prévisibles de la mauvaise pluviométrie affecteront le secteur agricole, lequel contribue, bon an mal an, à hauteur de 22% et 14% à la formation du produit intérieur brut national. Déjà en juillet dernier, le CMC, tenant en compte ce facteur pluviométrique, prévoyait une baisse de 12% de la production du secteur agricole en raison d'une production céréalière largement en deçà de celle de la campagne précédente. La baisse a épargné quelques indices. Ainsi, les recettes de l'Etat ont augmenté de 22% entre 2004 et 2005, et l'encours de la dette globale du Maroc a baissé. De même, concernant les exportations, il y a quelques scores notables réalisés par les phosphates (+ 20%), et dans une moindre mesure, les poissons et les produits de la mer. Au niveau sectoriel, le bâtiment et travaux publics se portent relativement mieux avec une prévision de croissance de 6,3% de la valeur ajoutée, après 6,6% en 2004. Cette performance s'explique par les programmes à terme lancés par le gouvernement et par les projets privés et publics prévus dans le secteur du tourisme et des transports. La croissance du PIB reste malgré tout otage de divers facteurs dont la sécheresse, la hausse du prix du pétrole et la faible évolution du commerce extérieur. A ce niveau, la concurrence chinoise a frappé de plein fouet le secteur industriel aussi bien pour ses débouchés externes qu'internes. La croissance de ce secteur pourrait se situer aux alentours des 3,2% après avoir été de 4,8 et 4,2% respectivement en 2003 et 2004. Pour 2006, le CMC prévoit une accélération de la croissance du PIB en termes réels. Celle-ci doit être de 4,9% à raison d'une inflation de 3%. Le ministère des Finances mise plutôt sur 5,5 points de croissance et une inflation de 2%. Les prévisions sont faites sur la base d'un baril à 65 dollars (Fatallah Oualalou mise sur 60 dollars). Rappelons que de plus en plus de conjoncturistes à l'international prévoient pour 2006 un brent à 80, voire à 100 dollars le baril.