Le Centre Marocain de Conjoncture apporte un éclairage sur les nouveaux comptes de la nation. Il en ressort que les ménages participent à hauteur de 40% du PIB. Les revenus des entreprises en constituent plus de 57%. Décryptage. Dans sa dernière note, le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) apporte une nouvelle analyse sur les nouveaux comptes de la nation publiés récemment par la Direction de la Statistique. Avant d'entrer dans le vif du sujet, le CMC avance que «bien qu'ils ne concernent que l'année 98, ces comptes ont l'avantage de fournir un cadre cohérent, intégré et répondant aux normes internationales de la compréhension et de l'analyse de du fonctionnement de l'économie nationale». Et d'ajouter que «cette nouvelle configuration offre des comptes détaillés des différents agents économiques et des tableaux de synthèse permettant d'analyser l'économie et d'étudier ses structures et son financement». A la lecture des nouveaux comptes de la nation, le CMC estime qu'ils peuvent être transposés à l'année en cours et ceux observés dans d'autres économies. Le Centre relève ainsi que les ménages font plus de 40% du PIB contre 34% seulement pour les sociétés non financières et 13% pour les administrations publiques. A en juger par l'analyse du CMC, la rémunération des salariés en constitue 31%, les impôts indirects net de subvention en représentent presque 13% et les revenus d'entreprises, plus de 57%. En se basant toujours sur les résultats de l'étude de la Direction de la Statistique, il s'avère aussi que la consommation finale représente 48,6% du revenu brut disponible, que les prestations sociales reçues par les ménages participent à hauteur de 5,3% à la formation de leur revenu contre 10% pour les autres transferts. Il ressort de cette enquête que l'effort d'investissement est important pour les sociétés non financières (36,7%), faible pour les entreprises individuelles et modère pour les ménages (15,2%), note le CMC. Le Centre souligne par ailleurs «qu'après le taux de croissance relativement élevé de 6,5% en 2001, l'économie nationale poursuit sa croissance, mais à un rythme plus modéré, soit 4,5%». Et de préciser que si tous les indicateurs semblent encore bien orientés au terme des trois premiers trimestres de l'année en cours, les enquêtes de conjoncture signalent la fragilité de cette croissance. Les conjoncturistes du Centre soulignent que parmi les signes de cette orientation positive, figurent les résultats de la campagne agricole 2001/02 et la bonne tenue de la demande mondiale. A ce registre, on table sur une progression forte des revenus des exportateurs marocains pour l'année en cours. Pour faire face au bon comportement de la demande mondiale, l'effort d'équipement des entreprises nationales enregistrerait une légère amélioration. Ce qui va contribuer à la baisse du chômage observée durant les dernières mois. Si elle se confirme, cette situation aura un impact positif sur la consommation des ménages. A ce niveau, le CMC précise que la hausse prévisible de la consommation des ménages serait quelque peu affectée par un ralentissement de la progression du pouvoir d'achat dû, en particulier, au retour de l'inflation enregistré depuis quelques mois. En 2002, les risques inflationnistes sont plus présents qu'il y a un an. Le glissement annuel de l'indice du coût de la vie s'est inscrit sur une tendance ascendante pour atteindre 3% en septembre, constate le Centre de Conjoncture. Concernant le secteur agricole, la campagne 2001/02 n'a pas bénéficié de conditions climatiques favorables. Celle-ci a été relativement bonne par rapport à la précédente mais moins performante qu'une campagne moyenne, souligne le CMC. Quant à l'activité des mines et de l'énergie, les données disponibles ne sont pas suffisantes pour dresser un constat. Mais à en juger par les réalisations de l'OCP dont l'activité détermine celle du secteur minier, celui-ci a enregistré de bonnes performances. L'énergie a connu un léger ralentissement du rythme de progression de la production électrique (5% en 2002 contre 5,3% en 2001).