L'économie marocaine a été marquée, en 2005, par une conjoncture de rupture par rapport à l'année précédente et il est prévu qu'elle entre dans un cycle de croissance ascendant estimé à 5,7 %, indique le Centre Marocain de Conjoncture (CMC). Cette rupture qui a infléchi la courbe de la croissance économique a été provoquée par trois facteurs conjoncturels : l'envolée des cours du pétrole, le repli des exportations et la grande sécheresse qu'a connue le Maroc en 2005, a relevé M. Ahmed Laâboudi, membre du comité scientifique du CMC, en présentant, mercredi soir à Casablanca, le Bulletin du Centre "Conjoncture". Le document est consacré à l'analyse des indicateurs de la croissance de l'économie nationale du premier semestre de 2005, assortie de scénarios projetant la dynamique interne et externe de l'économie nationale qui connaîtra une reprise de croissance estimée à 5,7 pc en 2006. La reprise prévue est soutenue par deux hypothèses de base prévoyant une fluctuation moyenne des cours du pétrole à 50 dollars le baril et de bonnes conditions climatiques ainsi qu'une augmentation du rythme des investissements générateurs de postes d'emplois. Les experts de l'observatoire privé CMC anticipent également une dynamique ascendante des activités touristiques et des secteurs primaires. Ces perspectives prometteuses d'une performance économique seront confortées par une hausse des exportions des produits phosphatés, grâce à la démarche optée par l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) visant à consolider les acquis, à pénétrer de nouveaux marchés et à renforcer la politique du partenariat industriel. Les économistes relèvent toutefois que la rupture de cycle (décélération) ne doit pas occulter la bonne santé de l'économie nationale dont les finances publiques, qui se portent plutôt bien, sont marquées par la maîtrise des dépenses économiques, la baisse de la courbe du graphique de la dette extérieure et une progression normée des agrégats monétaires grâce à un accroissement des avoirs extérieurs nets (selon les prévisions établies par Bank-Al Maghreb) de 7,8 % (soit 10 milliards de dhs), une hausse des crédits à l'économie de 8,3 % (20 milliards de dhs) et un repli des créances de l'Etat de 7,6 % (6 milliards de DH). Se référant également aux données statistiques établies par le Haut Commissariat au Plan (HCP), les économistes du CMC confirment un léger recul net du phénomène du chômage, notamment en milieu urbain en 2004.