Une politique d'accompagnement des jeunes porteurs de projets est de mise. Il s'agit là d'une des principales recommandations émises par Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, lors du point de presse tenu mardi en marge de la tenue du Conseil de la banque centrale. L'élaboration d'une telle politique vise selon M. Jouahri à faire bénéficier cette catégorie d'entrepreneurs du financement déterminé dans le cadre du programme «Intelaka». «Les catégories auxquelles s'adresse le programme Intelaka vont devoir être accompagnées à même de préparer des dossiers bancables», peut-on relever de M. Jouahri. Et de poursuivre que «l'idée du projet doit être soutenue par un dossier complet permettant à la banque de passer rapidement à l'accord au financement et non le rejet». Abdellatif Jouahri a établi dans ce sens un constat alarmant : le taux de rejet des banques est supérieur au tiers. Pour une meilleure réussite de ce projet royal visant la promotion de l'entrepreneuriat et l'inclusion financière, le wali de Bank Al-Maghrib a souligné la nécessité de renforcer la coordination entre l'ensemble des parties prenantes de cette sphère mettant ainsi l'accent sur le rôle des Centres régionaux d'investissement dans cette dynamique. A cet égard, Bank Al-Maghrib labellisera avec ces centres les partenaires qui apporteront des contributions concrètes au niveau des demandeurs de crédits «Intelaka». L'ambition étant de tracer un cadre adéquat, simple et complet pour rendre les dossiers bancables et in fine accéder au financement par la grande porte. Parmi les annonces faites par M. Jouahri lors de cette rencontre, on note également la mise en place d'une commission pour la création d'un marché secondaire des créances en souffrance. Le wali a fait part dans ce sens de l'engagement de la banque centrale pour pouvoir au cours de cette année sortir au grand jour ce marché secondaire. Les préparatifs vont bon train. «Nous avons déjà travaillé sur ce qui doit être demandé, aussi bien sur le plan fiscal que sur le plan juridique et des recouvrements. Nous avons aussi travaillé avec les banques», souligne M. Jouahri. Et d'ajouter que «le volume est assez valable pour animer ce marché secondaire». Le wali de Bank Al-Maghrib a partagé à ce propos quelques recommandations du Fonds monétaire international. Ce dernier estime que la banque centrale devra continuer à veiller à ce que les banques continuent de constituer des provisions pour créances douteuses, tout en accélérant, avec les autorités concernées, le lancement des réformes pour la création d'un marché secondaire des créances en souffrance. Le FMI appelle par ailleurs les autorités à parachever le projet de réforme légale visant à se doter d'un cadre plus solide en matière de résolution bancaire.