La commission des affaires étrangères, de la défense nationale et des affaires islamiques à la Chambre des représentants a examiné mardi deux points se rapportant notamment à la théorie de la gestion religieuse telle qu'elle est appliquée par le ministère des Habous et des affaires islamiques et aux préparatifs de la saison du pèlerinage. Le ministre des Habous et des Affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, a indiqué que "l'application de la théorie de la gestion de la chose religieuse n'a rien à voir avec les événements du 16 mai", précisant que cette théorie se base sur "le concept de l'intégration institutionnelle en tant que clé de la politique religieuse devant être menée au Maroc, sur la base de plusieurs mécanismes et règles juridiques en phase avec la transition démocratique et autres mutations". Il a souligné que la théorie de la gestion de la chose religieuse s'articule autour de plusieurs axes fondamentaux, dont la nécessité de satisfaire les besoins juridiques et sociaux des citoyens (comme l'apprentissage du coran et la construction des mosquées tout en tenant compte de la proximité), l'activation des conseils des oulémas et l'extension de leurs compétences, la mise à niveau qualificative et quantitative du discours religieux en termes de production et de diffusion, en plus de la consécration de la sécurité spirituelle à travers la propagation des valeurs de la responsabilité, de la mobilisation et de l'élévation. Le ministre a fait savoir que cette théorie repose également sur "la nécessité de maintenir la neutralité des concepteurs du discours religieux et vise à reconstruire la pensée religieuse sur une base réaliste et à consacrer la paix religieuse à travers l'adhésion consensuelle de l'ensemble des parties". Il a également rappelé les mesures prises pour l'organisation de l'opération du pèlerinage, y compris la période d'inscription des pèlerins, la fixation des quotas et des durées de séjours, en plus de la limite des montants à transférer et la facilitation du fret des bagages. Il a relevé que la commission a également recommandé l'examen du cahier de charges proposé par le département du Tourisme et du contrat d'engagement liant l'Agence agréée pour l'organisation du pèlerinage aux personnes désireuses de se rendre dans les Lieux saints, outre l'examen de la possibilité d'inclure les pèlerins de la communauté marocaine établie à l'étranger dans le cadre de l'organisation officielle, tout en prenant en compte les spécificités de cette communauté. Dans leurs interventions, les représentants des groupes parlementaires ont relevé que la théorie de la gestion de la chose religieuse commence à revêtir une grande importance pour faire face à l'utilisation de la religion à des fins malsaines. Pour les députés, la mise en oeuvre de cette théorie doit réconcilier entre le juste milieu prôné par l'Islam, l'authenticité marocaine, les mutations politiques et les défis de la modernisation. Ils ont considéré que la théorie de la gestion de la chose religieuse doit prendre en compte la préservation des valeurs religieuses dans leur relation avec les développements que connaît la société, mettant l'accent sur la nécessité d'assurer une formation rationnelle aux imams et aux prédicateurs ainsi que d'accorder l'attention requise à l'éducation religieuse des enfants des Marocains résidant à l'étranger. S'agissant des préparatifs de l'opération du pèlerinage, les représentants des groupes parlementaires ont évoqué les problèmes marquant cette opération au niveau des provinces et des préfectures et les désagréments causés par les agences de voyage. Ils ont à ce propos appelé à mettre en place un système unifié concernant l'opération des inscriptions au niveau national et à intensifier l'orientation et l'encadrement des hadjs.