Après une longue période d'anémie, le Festival international du théâtre universitaire de Casablanca signe un retour en force. Un constat que confirme l'édition en cours, marquée par un plateau-programme bien ficelé. Ni fleurs, ni couronnes, le FITUC se porte plutôt bien. Après avoir été donné pour « mort », le voilà qui, à la surprise générale, renaît de ses cendres. Pas besoin de peser les pour et les contre, celles et ceux qui ont eu l'occasion d'assister à l'ouverture de la 17ème édition du FITUC, vendredi soir dernier au Complexe culturel Moulay Rachid, ont été unanimes à souligner ce constat. Preuve de cette relance, -et pas des moindres-, la signature, ce mémorable 2 septembre, en présence de l'ambassadeur des Pays-Bas au Maroc, d'une convention de partenariat entre l'International teater School d'Amsterdam (ITS) et le FITUC. Selon Abdellah Chakiri, directeur artistique du FITUC, cette convention prévoit des échanges de troupes entre le Maroc et les Pays-Bas, la rencontre entre différents acteurs culturels universitaires des deux pays, et le lancement de co-productions théâtrales maroco-néerlandaises. Un acte significatif venait déjà sceller cet accord : Pour la 17ème édition du FITUC, l'Atelier de théâtre de la Faculté des lettres et des sciences humaines Ben M'Sik et ArtEZ Institute of Arts Sanchez Snisterra présentent, hors-compétition, une co-production intitulée «Niaque», sur une mise en scène d'Abdellah Chakiri et Mark Wortel. Le spectacle se déroule dans un cadre haut en couleurs locales : un souk. En dehors de cette co-production, la Hollande, qui commémore avec le Maroc 400 ans de relations diplomatiques, participe avec plusieurs autres spectacles : «Dead stock» (co-produit avec l'Irak), «Ik dacht van wel», «Dead in the sickroom»… Remarquons, en passant, que la 17ème édition du FITUC décline un nombre considérable de co-productions. En plus des co-productions maroco-hollandaises, -ou irako-hollandaises-, le Maroc et la France présentent un spectacle commun « Voyage… ce monde au goût de terre », sans oublier que la Roumanie et la Suède participent également avec une co-production «Deux personnes sur un banc » portant la signature du Théâtre dramatique Elvira Godeanu (Suède) et Schapira International (Roumanie). Autant de co-productions qui illustrent la volonté de la nouvelle direction du FITUC, -chapeautée par le doyen et président du Festival Abdelmajid Kaddouri et le directeur Abdelkader Gonegaï-, de promouvoir l'esprit de partenariat entre les troupes de théâtre marocaines et étrangères. Une politique d'autant plus prometteuse qu'elle permettra aux troupes de théâtre universitaires marocaines de s'ouvrir aux nouvelles tendances que connaît l'art dramatique dans différents pays, notamment en Europe où « le père des arts » enregistre une percée qui ne saurait laisser indifférent. La forte participation étrangère que connaît cette 17ème édition reflète d'ailleurs ce choix. Outre les Pays-Bas, la France, l'Espagne, le Portugal, la Roumanie et la Tunisie -fidèles habitués du FITUC-, il faut souligner la participation de la Finlande, de la Suède et de la Slovénie. Seule l'Arabie Saoudite n'a pu honorer sa participation, pour des raisons qui n'ont pas encore été élucidées. Au total, vingt-quatre troupes, du Maroc et de l'étranger, prennent part au 17ème FITUC. 15 pays entrent en compétition : Portugal, Pays-Bas, Tunisie, Finlande, Suède, Roumanie, Slovénie, Espagne ; la part du lion revient bien entendu au pays-hôte, le Maroc. Les troupes en lice seront arbitrées par un jury présidé par Anissa Berrazi (professeur d'art dramatique à la Faculté des lettres Ben M'Sik), et constitué de M. Messaoud (professeur-chercheur à l'Isadac et metteur en scène), Mohamed Ali Chicha (enseignant d'art dramatique algérien), Mircea Ghivmescu (critique de théâtre, membre de l'Union des écrivains de la Roumanie) et Rassoul Sghir (metteur en scène irakien). En marge de la compétition, le 17ème FITUC programme plusieurs «workshops». Soucieux de l'importance de la formation théâtrale, l'actuel festival prévoit plusieurs ateliers destinés à l'apprentissage des métiers de la scène. Les thèmes retenus pour cette édition sont aussi riches que variés : mouvement du corps avec Eva Muilu (Finlande), Clowns et rythmes avec Saâd Lazrak (Tunisie), Profil psychologique des personnages avec Costea et Zolpan Shapira (Roumanie), Mime avec M. Gaier (Pays-Bas), travail de l'acteur avec Anissa Berrazi (Maroc)…