La tendance des investissements arabes est à la hausse au Maroc. L'année dernière, le flux a atteint 65 millions de dollars. La rencontre sur l'investissement, cultures et civilisations, sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI révêt plusieurs significations. Si l'on s'en tient à la mobilisation, qui va des ministères, des hauts fonctionnaires de l'Etat, aux cadres et décideurs du secteur privé, ainsi qu'à une palette des plus représentatives de la part des investisseurs et partenaires arabes, ce forum est une première en terre marocaine. D'une manière générale, il s'agit d'une conférence qui s'inscrit dans un cycle de cinq ans avec une série de rencontres autour du thème général des «Fondements de l'investissement». Présent en force, le département de l'Investissement du ministère de l'Economie et de la mise à niveau, des acteurs dynamiques au plan national et international. Tout ce monde tentera, deux jours durant, du 11 au 12 décembre, d'étudier les différents aspects de l'investissement arabe. Plus qu'un forum pour la promotion des investissements au Maroc, il s'agit de mettre en coordination les efforts des uns et des autres, les initiatives des politiques, celles des opérateurs économiques mais aussi les contributions des universitaires. Ce sera l'une des rares occasions de débattre de la problématique des investissements arabes, de leur caractère spécifique, et surtout des voies et des moyens d'impulser globalement les flux inter-arabes. Car, actuellement, on ne peut pas dire que les flux de capitaux en provenance des pays arabes aient atteint leur rythme de croisière au Maroc. L'effort global des investissements arabes dans le Royaume est estimé à 4 milliards de dollars, soit 15 000 emplois. Le monde arabe est au regard de ces chiffres publiés l'année dernière en marge de la Commission mixte Maroco-saoudienne, le troisième partenaire du Royaume. Le tourisme et l'immobilier sont les secteurs de prédilection de ce type d'investissements devant l'industrie pétrochimique, le raffinage, le commerce et l'automobile. Dans les statistiques de la Direction des Investissements extérieurs, la masse des investissements arabes est estimée à 65 millions de dollars (650 millions de dirhams) en 2002. Une évolution notable par rapport à la situation en 2 000 où, d'après les statistiques issues de l'Organisation arabe de garantie des investissements, le Maroc n'a attiré que 21,7millions de dollars sur un total d'investissements arabes estimé à 2,5 milliards de dirhams. D'après les spécialistes, l'investissement arabe au Maroc prend souvent la forme d'un placement, si l'on excepte le domaine industriel et pétrolier comme le port de Tanger Méditerranée financé par des fonds Koweïtiens. Si les Occidentaux procèdent souvent de la même manière, c'est-à-dire se cautionner auprès d'une banque pour financer en dirhams au plan local, pour les arabes, l'apport direct en investissements est la voie royale. Ce qui, d'une manière comme de l'autre, aboutit au même but recherché, à savoir la création de richesse. Par nationalité, ce sont les investissements saoudiens qui occupent la première place. Le volume des investissements saoudiens à destination du Maroc avoisine les 10 milliards de rials saoudiens en apports indirects et près d'un milliard en investissements directs. Ces investissements sont passés de 108 millions de dirhams en 1999 à 148 millions une année plus tard. Aujourd'hui, ils sont en augmentation, notamment dans le secteur touristique avec l'implantation de grands ensembles comme Dallah Al Baraka. Ce sont néanmoins les investissements en provenance du Koweït qui progressent le plus. La différence, ici par rapport à l'Arabie Saoudite, c'est que les fonds sont d'abord publics. Entre 2 000 et 2001, ils sont passés de 30 millions à 139, 1 millions de dollars. Le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, très actif dans le monde arabe, a soutenu au Maroc 26 projets au total dans l'agriculture notamment la mise en place des barrages.(Al-Wahda, Oullous). Sur la période 2000 et 2005, le Fonds a accordé au Maroc un prêt de 800 millions de dirhams pour améliorer l'infrastructure autoroutière. En outre, les chiffres montrent que la signature des accords et des traités n'ont pas beaucoup influé sur le flux des investissements et des échanges. L'exemple en est la Jordanie, signataire depuis 1998 avec le Maroc d'un accord de zone de libre-échange. D'ailleurs, il est aisé de constater depuis une baisse de ces échanges passés à 85 millions en 2000 contre 100 en 1998. Idem pour le mémorandum sur la convention tarifaire avec la Syrie signée en 1997 et prolongée par un accord de projet de zone de libre-échange en 2001. Bref, d'une manière générale, le milieu des affaires reste optimiste quant aux opportunités à exploiter au Maroc. C'est dans ce cadre qu'œuvre le Club des investisseurs arabes qui entend développer des axes d'investissements et d'échanges entre les pays arabes en mettant à profit les nombreuses réformes entreprises par le Maroc.