Benjamin Netanyahu a annoncé qu'il briguerait la direction du parti Likoud face au Premier ministre, Ariel Sharon dans une course au pouvoir en vue des prochaines élections législatives. Le retrait de la bande de Gaza a été une véritable carte gagnante pour Benjamin Netanyahu. Une carte qu'il a su exploiter avec délicatesse. Sa sortie théâtrale du Cabinet de Sharon n'avait pas pour but de bloquer le retrait, vu qu'il était trop tard, mais de pouvoir briguer la direction du parti Likoud, tout en s'assurant une légère avance sur son rival Ariel Sharon. Une intention qu'il vient de rendre officielle s'engageant ainsi dans la course au pouvoir en vue des prochaines élections législatives. «J'annonce aujourd'hui ma candidature pour la direction du mouvement (Likoud) pour le conduire à la victoire aux prochaines élections et former le prochain gouvernement dans l'esprit du parti», a déclaré Netanyahu lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv. Netanyahu a affirmé que le Likoud a besoin d'un leader qui peut unifier ses rangs, le rebâtir et le conduire vers la victoire et j'ai la certitude que je peux y parvenir. C'est pourquoi il présente sa candidature à la tête du parti et au poste de Premier ministre. L'ex-argentier de l'Etat hébreu a choisi la politique antiretrait pour pouvoir vaincre Ariel Sharon. Une politique que jusque-là lui a été très bénéfique. «Notre Etat fait face aujourd'hui à des défis difficiles dans le domaine sécuritaire et la lutte contre la corruption et il vient de vivre de fortes secousses», a-t-il déclaré en se référant au retrait de la bande de Gaza. Plus encore, Benjamin Netanyahu a réclamé la construction immédiate de nouvelles colonies en Cisjordanie, se faisant l'écho de la frange la plus dure de la droite israélienne. «Le temps est venu de construire ici et je vais construire ici», a déclaré l'ancien ministre des Finances. «Celui qui a reçu les voix du Likoud lui a tourné le dos,» a-t-il ajouté, faisant ainsi allusion à Sharon. Pour lui, Ariel Sharon menace de détruire de ses propres mains la maison qu'il a aidé à bâtir et nous devons la défendre. L'ex-ministre israélien des Finances n'a pas manqué de lancer des piques à Sharon en déclarant que le Likoud et le pays ont besoin d'un chef qui mette fin au terrorisme et à la corruption. Sachant que Sharon a été éclaboussé ces dernières années par plusieurs affaires de corruption. De son côté, ce dernier a ouvertement remis en cause les capacités de Netanyahu à diriger le pays. «Il faut pour ceci, une sérénité, une faculté de jugement et des nerfs solides et Netanyahu n'a rien de tout cela», a déclaré M. Sharon dans une interview à la télévision. À la suite à une décision d'un tribunal interne du Likoud, les quelque 3.000 membres du Comité central de la formation doivent se réunir les 25 et 26 septembre pour se prononcer sur la tenue d'élections primaires parmi les 150.000 membres du parti qui devront choisir leur chef. Ce dernier sera aussi le candidat du parti au poste de Premier ministre lors des prochaines élections législatives, prévues en principe en novembre 2006. Si le comité central se prononce effectivement pour des élections primaires anticipées au sein du Likoud, celles-ci devraient se tenir fin novembre. Dans la foulée, la Knesset pourrait prononcer sa dissolution, car le parti travailliste n'aurait plus aucune raison de rester dans la coalition gouvernementale d'Ariel Sharon et devrait alors, lui aussi, se préparer à des législatives anticipées. Porte-drapeau de la droite "musclée", M.Netanyahu jouit régulièrement d'indices de sondages favorables à la base du Likoud lui permettant d'escompter une victoire sur Sharon dans la course au pouvoir.