La Fédération Internationale des journalistes (FIJ) a accusé l'armée américaine d'incompétence, de comportement militaire irresponsable et de "mépris cynique" pour la vie des journalistes "particulièrement irakiens" qui couvrent les événements en Irak. Dans une déclaration rendue publique à Bruxelles, en réaction à la mort d'un preneur de son irakien de Reuters TV, abattu dimanche à Bagdad par des soldats américains, le secrétaire général de la FIJ, Aidan White, a qualifié d'"intolérable" le nombre de représentants des médias "tués de façon inexpliquée par les militaires américains". "Les entreprises de médias, les journalistes et leurs familles se heurtent à un mur de silence et à une bureaucratie déshumanisée qui refuse de donner des réponses claires et crédibles aux questions", a-t-il déclaré, en annonçant avoir adressé, lundi, une lettre au secrétaire général des Nations Unies, lui demandant de mettre sur pied une enquête indépendante sur le meurtre des salariés des médias du fait des forces américaines et de la coalition. La mort de Waleed Khaled, abattu dans le quartier de Hay al-Adil, à l'ouest de Bagdad, lors d'un incident au cours duquel le cameraman Haider Khadem, également irakien, a été blessé, porte à 70 le nombre de salariés des médias tués depuis l'invasion américaine en mars 2003. Au total, si l'on tient compte de tous les collaborateurs essentiels des médias, y compris les chauffeurs et interprètes, 95 journalistes et salariés des médias ont perdu la vie dans le conflit irakien, selon la FIJ. "Ce bilan est effroyable, mais le fait que dix-huit de ces morts soient dues aux soldats américains et que certaines questions, deux ans après avoir été posées, attendent encore leur réponse, est particulièrement choquant ", a ajouté Aidan White, en réitérant la solidarité de la FIJ avec l'agence Reuters.