La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a dénoncé les nouvelles sentences prononcées cette semaine par la Cour d'Alger à l'encontre de trois journalistes algériens, Kamel Amarni, Fouad Boughanem et Ali Dilem (caricaturiste) pour diffamation. Kamel Amarni, journaliste au quotidien "Le Soir d'Algérie", a été condamné à 6 mois de prison ferme, alors que le directeur du journal, Fouad Boughanem, écopait de deux mois de prison ferme. Le caricaturiste du quotidien "Liberté", Ali Dilem, a été condamné à 6 mois de prison ferme sur plainte du Ministère de la Défense pour une caricature mettant en cause des officiers de l'armée, rappelle-t-on. Les accusés ont également été condamnés à des amendes de 250.000 dinars (2.500 euros) chacun. "Liberté" devra payer un million de dinars (10.000 euros) et "Le Soir d'Algérie" 10,5 millions de dinars (105.000 euros). "Ces condamnations sont intervenues le jour même où Mohamed Benchicou, malade mais déterminé, commémorait la fin de sa première année de détention", a déclaré, jeudi, Bertrand Ginet, responsable de programme à la FIJ, en relevant que les "sentences de la cour d'Alger ne représentent ni plus ni moins qu'une provocation et un affront contre tous les défenseurs de la liberté d'expression". "Les peines prononcées sont extrêmement lourdes", a déclaré Bernard Ginet, estimant qu'elles "signifient en fait une tentative d'interdiction pure et simple de ces publications". "Les procès contre les journalistes sont organisés tous les mardis, et les peines de prison systématiquement requises confirment une volonté politique visant à détourner la loi algérienne pour étouffer toutes les voix indépendantes", a-t-il souligné. Lors d'une rencontre organisée, mardi à Bruxelles, la FIJ a lancé un appel à l'ensemble de ses affiliés et des organisations professionnelles de journalistes pour dénoncer auprès des ambassades algériennes la détention de Mohamed Benchicou et le détournement de la loi algérienne contre les journalistes.