Les séparatistes du "polisario" se trompent s'ils pensent que le dossier humanitaire du conflit du Sahara sera clos avec la libération des 404 détenus marocains, a affirmé M. Hammati Rabbani, ancien dirigeant du "polisario" qui a regagné la mère patrie en juillet dernier. Plusieurs familles sont toujours séquestrées depuis 30 ans dans les camps de Tindouf, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, "des citoyens marocains qui doivent regagner leur patrie", a précisé M. Rabbani dans un entretien diffusé, lundi par la chaîne satellitaire "Al Jazira" captée à Rabat, dans son émission "Liqaa Al Yaoum". M. Rabbani, ancien "ministre de la Justice" du "polisario", a indiqué que la question des détenus marocains était l'une des plus odieuses ayant marqué l'histoire de l'humanité, compte tenu du fait que leur libération par petits groupes se faisait sous la pression de l'Algérie en guise de "troc politique". "La question des prisonniers marocains me rappelle souvent la traite des esclaves d'une époque révolue", a-t-il dit, affirmant que leur séquestration est en contradiction flagrante avec les principes de la liberté, de l'humanité et de l'autodétermination que le "polisario" prétend défendre. Répondant à une question sur la nature d'une solution possible du conflit du Sahara, M. Rabbani s'est dit convaincu que "depuis des années, le +polisario+ n'est plus un mouvement politique et je dispose de tous les arguments sociaux, politiques et culturels pour prouver cela". Et d'ajouter "je ne vois de solution possible pour la question du Sahara qu'à travers la régionalisation ou l'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine", précisant que "c'est cela qui garantira la stabilité à la région".