Avec un encours de 2,44 millions de m-wallets Asseoir une utilisation plus accentuée du paiement mobile. C'est l'orientation prise par Bank Al-Maghrib en vue de dynamiser ce mode de paiement qui connaît une phase d'émergence au Maroc. 2021 est ainsi dédiée au renforcement des actions de sensibilisation et à la création des cas d'usage. Et pour cause : le recours au m-wallet pour le paiement reste impacté, en partie, par les effets de la crise qui a freiné le recrutement des commerçants acceptants et le lancement des campagnes de communication sur le terrain. Un constat fait par Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, dans son mot introductif du rapport annuel sur «les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et l'inclusion financière». Cette publication trace, entre autres, l'évolution du paiement mobile et livre les premiers indicateurs de ce secteur. Principale conclusion, le paiement commerçant demeure marginal en 2020 aussi bien pour les établissements de paiement que pour les banques. Le paiement de facture représente, ainsi, la quasi-totalité des paiements mobiles. Il couvre, en effet, 94% du nombre total des opérations et 96% de leur valeur. Retour sur les principales évolutions de ce nouveau mode de paiement. Hausse fulgurante du stock des m-wallets En 2020, le stock des m-wallets a connu une progression de 248%. On note ainsi 2,44 millions de m-wallets en décembre 2020 contre 700.000 en janvier 2020. «Cette progression est fortement corrélée à l'évolution des ouvertures des comptes de paiement émis par des établissements de paiement. Le stock de ces comptes a atteint 2,66 millions en 2020 contre 491.545 en 2019, relève-t-on du rapport de Bank Al-Maghrib. Et de préciser qu'«à fin 2020, 18 offres m-wallets ont été mises sur le marché dont 12 émises par des établissements de paiement. Il est à noter que le m-wallet est émis soit sur un compte de paiement tenu par un établissement de paiement, soit sur un compte bancaire tenu par un établissement bancaire. Son porteur peut ainsi réaliser, de façon instantanée, sécurisée et interopérable, des transferts de fonds de personne à personne par simple saisie du numéro de téléphone du destinataire. Il peut également procéder aux paiements auprès des commerçants acceptants affichant la mention «Maroc Pay», des paiements des factures d'eau, d'électricité et de téléphone, ainsi que le paiement des vignettes, d'impôt et des recharges téléphoniques ainsi que des retraits de fonds. 443 millions de dirhams de transactions réalisées En termes de transactions réalisées au 2020, Bank Al-Maghrib fait ressortir un total de 1,4 million d'opérations pour un montant de 443 millions de dirhams. «Près de 51% du volume des échanges a été effectué par des m-wallets émis par des établissements de paiement contre 49% par des m-wallets adossés à des comptes bancaires. En valeur, 35% des transactions réalisées par les m-wallets des établissements de paiement ont été enregistrées contre 65% par ceux émis par les banques», explique la banque centrale dans son rapport. Le panorama tracé fait sortir une prédominance des paiements «commerçants et factures». Ils représentent, en nombre, l'essentiel des transactions effectuées captant ainsi une part de 73%, contre 27% pour les transferts Mobile to Mobile. Pour leur part, les retraits GAB ne représentent que 0,4% du total des transactions. En ce qui concerne les m-wallets adossés à des comptes bancaires, il ressort que le paiement reste prédominant avec 70% en nombre, contre 19% pour le transfert et 10% pour le retrait GAB. La répartition en valeur fait ressortir pour sa part une tendance inversée des types de transactions m-wallet. «En effet, pour les établissements de paiement, ce sont les transferts de personne à personne qui représentent la part la plus importante (63%), alors que les paiements représentent 35% du total des transactions, suivis des retraits GAB (2%)», peut-on lire du rapport de Bank Al Maghrib. Il est à souligner que les transactions des m-wallet émis par les banques sont dominées par les transferts dont la part s'élève à 54%, suivis par les retraits GAB (26 %) et les paiements (20%) .