L'Observatoire des opinions publiques numériques s'est intéressé à l'expérience du RNI et du PI Le digital a bien eu une forte présence dans la campagne électorale. C'est ce que révèle une étude de l'Observatoire des opinions publiques numériques qui s'est intéressé aux empreintes numériques des deux partis politiques ayant fait les plus fortes progressions dans les résultats des élections du 8 septembre 2021 par rapport à 2016, à savoir le RNI et le Parti de l'Istiqlal. Selon le premier constat de l'Observatoire, la campagne électorale officielle aura bien eu lieu sur Internet. «En deux semaines, les principaux partis politiques du Maroc auront effectivement accru leur présence sur la Toile comme support de communication politique. Plus de 786 millions de personnes auront été touchées pendant la période, ce qui revient à dire que chaque Marocain ayant accès à Internet se sera arrêté sur plus de 31 publications concernant un parti politique (le nombre de personnes touchées correspond au total des personnes s'étant arrêtées (minimum de 10'') et/ou ont interagi sur une publication)", affirment les auteurs de l'étude qui dresse un deuxième constat : le RNI et le Parti de l'Istiqlal sont respectivement en première et deuxième places, cumulant 55% de part de présence, devançant ainsi le PJD. L'autre constat dressé par l'Observatoire concerne le dynamisme des médias numériques qui auront été un peu plus actifs dans cette campagne officielle que les réseaux sociaux. Ils auront publié plus de 300 articles par jour pendant la campagne officielle, et touché presque 430 millions de personnes. Il faut cependant remarquer, que sur leur page Facebook officielle, le RNI et le Parti de l'Istiqlal auront publié 630 «posts» en deux semaines, augmentant ainsi fortement l'exposition de leur programme électoral. Il faut dire que le digital aura effectivement porté la campagne électorale, permettant aux partis de diffuser leur programme et propositions en dehors des grands rassemblements auxquels nous étions habitués dans les précédentes élections. "Globalement, la première conclusion que l'on pourrait tirer de cette étude est que les médias sociaux contribuent à améliorer la participation des citoyens à la vie civique et politique. Le taux de participation pourrait en être la preuve, alors que beaucoup d'observateurs avaient prédit un malaise démocratique dû au développement du cynisme politique se traduisant par un taux de participation aux élections de plus en plus faible», expliquent les auteurs de l'étude. Et de conclure : «Mais, cette campagne aura reproduit sur Internet les modes de communication traditionnels en privilégiant la diffusion de l'information partisane. Il n'y aura pas eu la création d'un nouvel espace public de participation et d'interaction entre les élites politiques et les citoyens, pourtant intrinsèque aux médias sociaux comme plateformes de communication. Les partis politiques devront rapidement envisager cette dimension et activer le potentiel interactif des plateformes numériques comme Twitter et Facebook, s'ils veulent renforcer l'engagement politique des citoyens à l'avenir». A noter que l'Observatoire des opinions publiques numériques est un organisme indépendant dont la mission est de comprendre comment l'explosion de l'expression publique sur le Web modifie la façon dont sont formées les opinions. La vocation de l'Observatoire est de sensibiliser à l'importance de cette forme de communication publique pour améliorer sensiblement l'information des citoyens et dynamiser le dialogue entre les populations et les acteurs publics. L'Observatoire s'appuie sur l'expertise et les outils technologiques d'Online Value, société de marketing technologique spécialisée en «Public Affairs». Pour rappel, le Maroc avait organisé les élections législatives et locales le 8 septembre dernier. Selon les résultats dévoilés par le ministère de l'intérieur, le Rassemblement national des indépendants (RNI) est arrivé en tête des élections du 8 septembre après avoir obtenu 102 sièges à la Chambre des représentants, suivi du PAM avec 86 sièges, du PI (81 sièges), de l'USFP (35 sièges), du MP (29 sièges), du PPS (21 sièges), de l'UC (18 sièges) et du PJD (13 sièges), tandis que les autres partis se sont partagé 12 sièges.