Les premiers résultats de l'étude du Plan de déplacement urbain ont mis à nu les grandes déficiences du secteur du transport à Casablanca. La création d'une autorité régionale organisatrice des transports est préconisée par le bureau d'étude. Le groupement BCEOM, un bureau d'étude chargé en 2004 par la Région du Grand Casablanca de réaliser une étude sur le Plan de déplacement urbain, vient de présenter les premiers résultats de l'enquête au wali de la Région du Grand Casablanca. Selon ces premiers éléments, le secteur des transports, de la circulation et du stationnement souffre de plusieurs maux dans la capitale économique du pays. L'étude souligne, entre autres, l'absence de vision volontariste pour le développement des transports, la non-existence d'une véritable politique de stationnement et le manque de desserte en transport en commun dans les extensions périphériques ainsi que la perte continue de parts de marché par les opérateurs du transport collectif. La pollution sonore est également très préoccupante. Menée sur le terrain pendant six mois, l'enquête a mis à nu la mauvaise gestion du stationnement public. Ceci, alors que l'offre sur la voirie, de 41 places/ha, est supérieure aux moyennes européennes ( 25 places/ha à Paris et à Barcelone). Avec un taux d'occupation de 90 %, le stationnement frôle la saturation. La situation pourrait devenir catastrophique si le laisser aller s'installe. Concernant les modes de déplacement, on note une prépondérance de la marche à pied avec un pourcentage de 54 % et une montée en puissance des taxis. En effet, 14 % des habitants de la métropole économique se sont déplacés via un taxi en 2004 contre 1 % en 1976. Par contre, le transport collectif accuse un net recul. Quelque 14 % des Casablancais l'ont utilisé en 2004 contre 18 % en 1976. S'agissant des infrastructures, l'étude souligne l'insuffisance du réseau de voirie, l'absence de rocade de protection du centre urbanisé et la saturation des pénétrantes dans la zone dense et de l'autoroute urbaine. Les pénétrantes Nord/Sud ( routes d'El Jadida et d'Ouled Ziane) connaissent effectivement une circulation très dense. A la limite du périmètre urbain, les routes les plus utilisées en périodes de pointe sont celles d'Ouled Ziane (située à proximité de l'autoroute), de Médiouna, d'El Jadida au nord de l'autoroute urbaine, près du chemin de fer et du boulevard Zerktouni. En outre, la gestion des feux de signalisation laisse également à désirer. L'enquête réalisée dans les carrefours critiques révèle que les types de contrôleurs de ces feux de signalisation sont d'une technologie dépassée et que les feux dédiés aux piétons sont absents. Par ailleurs, des recommandations et propositions d'actions ont été formulées par le bureau d'étude. Parmi ces mesures, figurent la réorganisation des taxis, la redéfinition de leur rôle pour développer le transport collectif, l'amélioration de la gestion des feux et la répartition du réseau entre concessionnaires et M'Dina Bus. La mise en place d'une véritable politique de maîtrise des déplacements et la création d'une autorité régionale organisatrice des transports sont également préconisées.