4,6 millions de cigarettes de contrebande, environ 232.000 paquets, ont été incinérées mercredi 27 juillet à Casablanca. Une manière de réaffirmer la lutte contre un fléau qui coûte à l'Etat entre 3 et 5 milliards de dirhams par an. Des centaines de milliers de paquets de cigarettes, massés au sol, réduits en cendres par une allumette jetée par un douanier. La scène est symbolique d'une volonté ferme de la lutte contre la contrebande de cigarettes. Au total, quelque 4.641.889 cigarettes de contrebande (environ 232.000 paquets) ont été incinérées mercredi 27 juillet dans la matinée à Casablanca, sur la route de Médiouna plus précisément. Il s'agissait de cigarettes ayant fait l'objet de diverses saisies durant toute l'année 2004 ainsi que lors du premier semestre 2005 à bord de camions et aux niveaux des ports et des frontières. Une opération qui a été organisée par la Commission nationale de lutte contre la contrebande de cigarettes dont la présidence est assurée par le directeur général de l'Administration des douanes et impôts indirects. Cette instance est ainsi en charge de la lutte contre un fléau qui prive l'Etat d'importantes rentrées d'argent puisque le manque à gagner est estimé entre trois et cinq milliards de dirhams par année. Un chiffre énorme si l'on prend en compte que la cigarette vendue dans le circuit légal est assujettie à une pression fiscale qui s'élève à près de 66%. Mais outre ce manque à gagner par l'Etat sur le plan fiscal, les cigarettes de contrebande posent un sérieux problème de santé et d'hygiène. Non sujette à aucun contrôle, elles demeurent très nuisibles à la santé du consommateur. Outre les méfaits reconnus par tous de la nicotine, responsable de millions de cas de cancer dans notre pays, ces cigarettes de contrebande nuisent en raison de leur origine très douteuse et leur condition de fabrication et de stockage. Cette lutte contre la cigarette de contrebande ne se fait pas sans la collaboration de la Régie des Tabacs, qui, en application des prescriptions de la loi n° 46-02 relative au régime des tabacs bruts et des tabacs manufacturés, se trouve impliquée dans la lutte contre le marché parallèle. Un accord-cadre a d'ailleurs été signé en 2003 pour mettre fin à cette hémorragie. Initié par la Commission nationale de lutte contre la contrebande de cigarettes, il vise à réduire la part de la contrebande dans le marché global des cigarettes de 35%. Il a également pour principal objectif « la création d'une synergie entre les services saisissants afin de rendre leur action plus efficace et partant, d'endiguer le phénomène de contrebande des cigarettes, a expliqué Hanae Laraki, responsable de la communication au sein de la Régie des Tabacs dans des propos relayés par la MAP.