Le CCDH a clos, samedi, les travaux de sa 24ème session ordinaire sous la direction de son nouveau président Driss Benzekri. Occasion d'arrêter des chantiers de l'avenir dont une charte de la citoyenneté. Le CCDH a tenu, samedi à Rabat, les travaux de sa 24ème session ordinaire sous la présidence de Driss Benzekri que Sa Majesté vient de nommer à ce poste. C'était l'occasion pour le nouveau président de révéler les chantiers d'avenir de ce conseil appelé à jouer un plus grand rôle dans la consécration des droits de l'Homme et qui vient d'être renforcé par le Centre d'information et de formation pour les droits de l'Homme relevant auparavant du ministère des droits de l'Homme. Pour le premier responsable du CCDH, l'expérience de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) est des plus concluantes alors que d'autres chantiers, non moins importants, attendent le conseil et ses partenaires. En effet, l'un des chantiers les plus importants du CCDH concerne le volet des droits économiques, sociaux et culturels. Des concertations sont en cours, avec toutes les parties concernées, pour réfléchir à la meilleure manière de vulgariser, mais surtout de protéger ses droits comme le stipulent les engagements internationaux du Royaume. D'ailleurs, cette 24ème session arrive quelque temps à peine après l'adoption de l'INDH, initiative qui s'inscrit en droite ligne du respect des droits fondamentaux du citoyen, la dignité en premier. Lors de cette session, il aura également été question du projet d'une Charte nationale de la Citoyenneté en cours de préparation comme l'avait demandé Sa Majesté le Roi lors du discours du quatrième anniversaire de son accession au trône. A en croire M. Benzekri, il s'agit d'une problématique posée à plusieurs sociétés sur les plans économique, social, scientifique, technologique, mais aussi intellectuel et de valeurs. Les droits doivent aller de pair avec des devoirs comme le soulignait Sa Majesté le Roi dans son discours du 30 juillet 2003 : « (…) Nous appelons le conseil consultatif des droits de l'Homme, institution où s'expriment les différentes sensibilités nationales, à élaborer un projet de Charte nationale des droits et obligations du citoyen et à préparer les propositions nécessaires pour combler les lacunes juridiques dans le domaine de la lutte contre tous genres de discrimination, de haine et de violence». Cette Charte, selon M. Benzekri, a fait l'objet de travaux étalés sur un an et demi. Une fois élaboré, le texte sera de nouveau soumis à toutes les parties concernées avec l'organisation de rencontres et de colloques. Un groupe de travail, créé spécialement à cette fin, travaille toujours sur le projet de ce texte. Selon une source proche du CCDH, le retard accusé dans l'élaboration de la Charte nationale de la Citoyenneté est dû notamment à une «farouche opposition» de certains milieux nationaux des droits de l'Homme qualifiés de «maximalistes» et ne voulant surtout pas entendre parler de «devoirs» ou d' «obligations» du citoyen. De longues concertations avaient eu lieu pour trouver un consensus autour de plusieurs questions et d'autres réunions sont programmées dans l'avenir. Le CCDH penche également sur la finalisation de son rapport sur les droits de l'Homme pour 2004, deuxième du genre et constituant une nouvelle approche de travail. Ce rapport servira de référence aussi bien pour les milieux nationaux qu'étrangers intéressés par les droits de l'Homme. Le président du CCDH promet une plus large ouverture sur les partenaires gouvernementaux, associatifs et universitaires pour renforcer son action et travailler à une meilleure consécration des Droits de l'Homme. Faisant le bilan des actions passées, M. Benzekri s'est notamment félicité de la réactivation de la cellule de contacts entre le CCDH et les départements gouvernementaux concernés par les aspects des droits de l'Homme. Il a salué la réactivité des pouvoirs publics pour résoudre un nombre de problèmes relatifs, entre autres, aux passeports, aux déplacements hors frontières nationales et aux conditions des prisonniers. Le CCDH et son président promettent aussi une plus grande ouverture aux médias nationaux et étrangers dans un souci de transparence. Et avec les moyens humains et matériels qui s'imposent.