Après la seconde licence du fixe, l'ANRT s'apprête à lancer de nouvelles licences UMTS au prix unitaire de 40 millions de dollars avant la fin de l'année. Une conférence de presse a levé le voile sur les nouvelles perspectives de développement. Après le choix de Méditel en tant que deuxième opérateur fixe, l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) s'active pour boucler le choix du candidat du deuxième lot, à savoir la mobilité restreinte. Lors de la conférence de presse, organisée à Rabat le mardi 12 juillet 2005, son directeur général, Mohamed Benchaâboun, a indiqué que ce chantier sera bouclé d'ici quelques semaines sur la base des réponses qui seront fournies par Maroc Connect et Orascom aux demandes de compléments d'information. Dix-huit mois après, le futur adjudicataire, dans un premier temps d'une simple licence de mobilité restreinte sur un périmètre de 35 km, pourra devenir un opérateur mobile (mobilité totale). Mais le Directeur général de l'ANRT a tenu à préciser, lors de la conférence de presse, que l'offre financière n'avait pas été la plus déterminante dans l'évaluation de la soumission, puisqu'elle se réduit à seulement 35% de la note globale, le reste portant sur les offres techniques. À travers la libéralisation, c'est ainsi la modernisation du secteur qui sous-tend l'effort conduit par l'ANRT en matière d'amélioration de la législation et d'attraction des investisseurs. Sans atteindre les taux de croissance qu'enregistre le téléphone mobile, le fixe intéresse en premier lieu un monde de l'entreprise en pleine expansion au Maroc, avec en particulier des besoins sans cesse croissants en connexion à Internet et en transferts de données. Selon les prévisions de l'ANRT, la libéralisation des télécoms au Maroc boostera le chiffre d'affaires actuel estimé à 20 milliards de DH pour atteindre, d'ici cinq ans, le seuil de 35 milliards de DH. En parallèle, l'ANRT vient de rendre public le prix du ticket d'entrée sur le marché de troisième génération , un marché à fort potentiel. Les futurs candidats aux licences UMTS doivent, en effet, payer la bagatelle de 40 millions de dollars par licence pour pouvoir déployer cette technologie sur le marché marocain. «Ce montant a été fixé sur la base d'un benchemarking des expériences internationales effectué par l'Agence et validé par le Premier ministre», révèle Mohamed Benchaaboun. Le chiffre 40 millions de dollars a été arrêté sur la base des expériences d'octroi de licences de troisième génération notamment, en Allemagne et en France. «Le Maroc cherche à éviter les déboires de pareilles licences en Europe, tout en prenant en considération l'importance des investissements à consentir par les futurs candidats pour faire migrer leurs réseaux sur la technologie UMTS », a ajouté le directeur de l'Agence. Sur le plan du planning du déploiement, l'ANRT prévoit que les nouveaux services UMTS seront disponibles sur le marché local à partir du second semestre 2006. Les appels d'offres pour ces nouvelles licences seront lancés avant la fin de l'année. L'adjudication des licences nouvelle génération a coïncidé avec l'adoption récemment par le Conseil des ministres de trois décrets qui renforcent les prérogatives de l'Agence. Il s'agit en premier lieu du renforcement des missions de l'autorité de régulation en les élargissant pour intégrer, outre, la veille à la concurrence, la possibilité de trancher et arbitrer les litiges. Concernant le volet purement financier, l'attribution de la deuxième licence du téléphone fixe ne manquera pas de booster le marché sous le coup de la concurrence. Après une mauvaise passe en 2001 et 2002 consécutive au boom du mobile, le secteur a renoué avec la réussite en 2003 grâce à Internet et un certain effort d'innovation commerciale de la part de Maroc Telecom monopoliste à ce jour. Ce parc, selon des données fournies par l'ANRT, s'est ainsi situé à 1,339 million d'abonnés à avril 2005 contre 1,21 million à fin 2003. En ce qui concerne Internet, le nombre d'abonnés a dépassé le seuil de 145.000 à avril 2005, soit 140 % de plus depuis décembre 2003. Le lancement de l'ADSL, à cette date là, a vite changé la structure du parc Internet. Le parc des abonnés ADSL est en effet passé de 2712 abonnés à fin 2003 à 109.232 abonnés à avril 2005, soit un véritable boom de +3900 %. Du coup, le connexion à bas débit a enregistré une régression de 36 % entre les deux dates. Enfin, la parc mobile a quadruplé entre 2000 et début 2005, passant de 2,5 millions d'abonnés à près de 10,3 millions d'abonnés en avril 2005. Le taux de pénétration a ainsi atteint plus de 34,5 %, plaçant le Maroc a la tête des pays de la région en matière de téléphonie mobile.