Le syndicat indépendant exige de reproduire les avantages du statut de la fonction publique dans le nouveau projet de loi Le gouvernement étudie la mise en œuvre du recrutement régional à l'instar de ce qui a été déjà fait dans le domaine de l'enseignement. Mais les syndicats ne voient pas les choses sous le même angle. Première mobilisation syndicale contre la réforme de la loi sur l'exercice de la médecine. La dernière sortie du syndicat indépendant des médecins du secteur public pose des conditions, alors que le projet amendant la loi relative à l'exercice de la médecine est attendu prochainement. Si le texte est toujours au stade d'élaboration, plusieurs amendements sont attendus, notamment l'assouplissement des conditions d'exercice pour les médecins étrangers au Maroc mais également et surtout le recrutement des médecins. Le gouvernement étudie la mise en œuvre du recrutement régional à l'instar de ce qui a été déjà fait dans le domaine de l'enseignement. Mais les syndicats ne voient pas les choses sous le même angle. Le bureau national du syndicat indépendant des médecins du secteur public n'y est pas allé par quatre chemins pour manifester ses réserves. «Nous mettons en garde contre la tentation d'imposer par le haut, d'une manière unilatérale, le projet de réforme. Nous insistons sur l'importance d'inclure dans le statut fondamental de la fonction médicale tous les avantages et acquis du statut général de la fonction publique», annonce le syndicat, expliquant qu'il a déjà appelé le ministère de tutelle à ouvrir d'urgence un débat sur le projet de réforme au risque que ce dernier soit «condamné à l'échec». Le syndicat annonce la couleur, alors que le bras de fer se poursuit avec la tutelle depuis plusieurs années. Reste à savoir si le ministère de la santé pourra mener à bien sa réforme très attendue pour accompagner la généralisation de la couverture médicale au cours des deux prochaines années. Pour rappel et en dépit des efforts pour augmenter les postes budgétaires en faveur du ministère de la santé au cours des dernières années, de nombreux postes ouverts restaient vacants faute de candidats. C'est le cas notamment dans certaines régions où le manque des ressources humaines est important. Face à cette situation, le recrutement régional pourrait être la solution. Les responsables espèrent reproduire l'expérience réussie dans les Académies régionales de la formation et de l'éducation depuis fin 2016, avec le recrutement de 100.000 cadres sur plus de 500.000 candidats, soit l'équivalent de ce qui a été accompli en plus de 20 ans en la matière. Des performances qui ont permis d'atteindre une équité spatiale en matière de services éducatifs aux enfants, essentiellement dans le monde rural. Alors que le ministère de la santé a de plus en plus du mal à attirer des médecins pour passer des concours de la santé publique, le recrutement régional paraît comme une sérieuse alternative. Cela dit, il va falloir compter sur la compréhension du personnel médical, mais également des syndicats qui ne semblent pas très convaincus pour le moment. Le temps commence à presser puisque la nouvelle loi doit passer au cours de l'actuelle législature qui prend fin en août prochain. Le gouvernement veut éviter de léguer cette réforme au prochain Parlement qui prendra ses fonctions en octobre prochain après les législatives du mois de septembre. Chantier Le ministère de la santé prépare un programme de réforme du système de santé vu que la couverture sanitaire de base couvrira à l'avenir 22 millions de bénéficiaires supplémentaires, ce qui augmentera la pression sur le système national de santé, tant public que privé. Cette nouvelle réforme repose sur 4 piliers essentiels : la valorisation des ressources humaines, la réhabilitation de l'offre sanitaire en renforçant la dimension régionale, l'adoption d'une nouvelle gouvernance dans le système de santé et le développement du système informatique. Concernant la valorisation des ressources humaines, cet objectif sera atteint grâce à la révision de la loi n° 131-13 relative à l'exercice de la médecine pour lever les obstacles et restrictions qu'elle impose sur les médecins étrangers au Maroc, notant que cette mesure leur permettra d'exercer la profession dans les mêmes conditions que celles garanties par la loi à leurs homologues marocains. Il s'agit également de réviser la loi-cadre n° 34-09 relative au système de santé et à l'offre de soins afin de créer une fonction publique de santé, d'adapter la gestion du capital humain de la santé avec les spécificités des métiers de la santé, d'améliorer l'attractivité du secteur, de stimuler la composante humaine ainsi que de réformer la formation dans le domaine de la santé.