Dans une interview donnée au quotidien espagnol «El Mundo» sur fond d'une crise entre les deux Royaumes voisins «La confiance est la base du partenariat et de la coopération, et lorsque cette confiance est perdue, il peut y avoir un recul dans les réalisations accomplies depuis des décennies entre les deux pays». Sortie médiatique remarquable du numéro un du RNI dans la presse espagnole. Alors que les relations entre les deux Royaumes traversent une forte zone de turbulence suite à l'accueil du milicien en chef des séparatistes en Espagne, le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, est revenu sur l'impact de cette affaire ainsi que les attentes du côté marocain. Ainsi, le président du parti de la colombe n'est pas allé par quatre chemins pour décrire la déception du Royaume après cet accueil. Le Maroc, très déçu par l'attitude de l'Espagne, a besoin de positions et de décisions qui rétablissent la confiance dans les relations avec ce pays qui a accueilli, dans des conditions obscures, le dénommé Brahim Ghali, chef du polisario, a souligné le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, dans une interview au quotidien «El Mundo» publiée lundi dernier. Le Royaume, qui a toujours œuvré pour le respect des relations de bon voisinage et de coopération avec l'Espagne, «attend naturellement un traitement réciproque de la part de l'Espagne», a affirmé M. Akhannouch, notant que la manière dont ce pays a traité cette question est entourée de zones d'ombre et suscite des interrogations. Si l'Espagne considère que son approche est purement humanitaire et innocente, pourquoi le Maroc n'a-t-il pas été informé dès le départ ?, s'est interrogé le président du RNI, relevant que «le fait de dissimuler cet accueil peut laisser croire à une complicité que Madrid a jusqu'ici évité de clarifier». Les justifications fournies par l'Espagne «ne s'élèvent pas au niveau des explications, mais peuvent ressembler plutôt à une tentative de dissimulation d'une erreur grave qui nuit aux relations entre les deux pays», a-t-il précisé. Pour M. Akhannouch, une relation saine entre deux pays doit répondre à deux conditions fondamentales : «la transparence et la clarté», mettant l'accent sur la nécessité pour l'Espagne de remédier à cet acte adopté sous un prétexte humanitaire et d'appliquer la loi à l'encontre du dénommé Brahim Ghali qui fait l'objet de poursuites sur la base de nombreuses plaintes déposées à son encontre. S'agissant de l'avenir des relations entre le Maroc et l'Espagne à la lumière de cette crise, M. Akhannouch a fait observer que «cet avenir est essentiellement lié à l'issue de la situation», ajoutant que les effets et conséquences de cette affaire «se traduiront inévitablement et principalement par la perte de la confiance, ainsi que par la révision des options stratégiques que le Maroc avait privilégiées depuis longtemps dans tous les domaines de coopération qui le lient à son voisin, l'Espagne». Le Maroc est un partenaire solide de l'Espagne en matière des échanges économiques et de la coopération sur les questions de sécurité et d'immigration notamment, a rappelé le président du RNI, assurant que «la confiance est la base du partenariat et de la coopération, et lorsque cette confiance est perdue, il peut y avoir un recul dans les réalisations accomplies depuis des décennies entre les deux pays». Le président du RNI a rappelé dans ce contexte le communiqué des partis politiques marocains qui s'adresse à tous ceux qui sont conscients que l'intérêt de l'Espagne réside dans sa coopération avec le Maroc et à ceux qui croient en la primauté de la justice. C'est un message clair à toutes les forces vives de l'Espagne, y compris les partis politiques, les associations de la société civile et les médias. La défense des intérêts des deux pays est une affaire qui concerne toutes les composantes de la société espagnole, a-t-il ajouté. Et de conclure : «Je suis sûr qu'il y a des amis du Maroc en Espagne de tous les horizons qui sont des personnes raisonnables et qui sont pleinement conscientes de l'importance des relations entre les deux pays et de l'importance de leur continuité». Pour rappel, le RNI a été signataire d'un communiqué publié par les partis politiques marocains représentés au Parlement. L'accueil par l'Espagne du chef des séparatistes du «polisario», le dénommé Brahim Ghali, est un acte «inacceptable» et «condamnable» et s'inscrit en contradiction flagrante avec la qualité des relations entre le Maroc et l'Espagne, avaient dans ce sens affirmé les partis politiques marocains représentés au Parlement. Il s'agit d'«un acte inacceptable et condamnable et une provocation explicite du Maroc, en contradiction flagrante avec la qualité des relations bilatérales entre les deux peuples, les deux pays et le bon voisinage, surtout que cet individu traîne des accusations graves portant sur la violation des droits humains, des crimes contre l'humanité et des violations graves des droits des séquestrés dans les camps de Tindouf», ont-ils souligné dans un communiqué conjoint publié à l'issue d'une réunion avec le chef de gouvernement, en présence du ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger.