L'agence de notation américaine Fitch anticipe une croissance de 4,8% du PIB réel au Maroc en 2021. Cette hausse est tirée par un assouplissement des perturbations liées à la crise sanitaire et une meilleure pluviométrie après deux années marquées par la sécheresse, relève l'agence dans une note de synthèse, expliquant que cette croissance se poursuivrait jusqu'au moins 2022. Pour l'Agence, le lancement du fonds d'investissement stratégique, «Fonds Mohammed VI pour l'Investissement», devrait soutenir la reprise économique dans le Royaume. Parallèlement, l'agence de notation a confirmé la notation par défaut des émetteurs en devises à long terme du Maroc à « BB + » avec une perspective stable. Elle affirme que la note « BB+ » est soutenue par un record de stabilité macroéconomique reflétée par une inflation et une volatilité du PIB relativement faibles avant la pandémie, une part modérée de la dette en devises dans la dette totale des administrations publiques et une liquidité extérieure relativement confortable. Dans ce sens l'agence assure que la résilience extérieure est également soutenue par les réserves de change assez confortables du Maroc et par une meilleure flexibilité du taux de change. « Nous prévoyons que les réserves de change augmentent lentement en 2021 et 2022 après avoir grimpé jusqu'à 32,2 milliards de dollars à fin 2020, contre 25,3 milliards de dollars en 2019», précise la même source anticipant également que les réserves de change couvrent 7,5 mois de paiements extérieurs courants en moyenne en 2021-2022, soit plus que la médiane « BB » de 5,4 mois. A ce stade elle explique que des déficits budgétaires importants entraîneront une nouvelle augmentation de la dette publique malgré la reprise économique. « Nous prévoyons que la dette publique augmentera à 68,8% du PIB en 2021 et 70,5% en 2022 contre 66,8% en 2020, dépassant la médiane « BB » projetée de 59,1% en 2022 », souligne-t-elle indiquant que la dette serait globalement stable à partir de 2023. Pour ce qui du volet tourisme, Fitch estime que ce secteur clé (6,7% du PIB en recettes brutes annuelles moyennes du compte courant en 2017-2019) resterait « déprimé » en 2021, après la chute des recettes brutes du tourisme étranger de 70% sur un an en avril-décembre de l'année passée.