Acteurs potentiels, les imams maghrébins s'impliquent dans la lutte contre le SIDA. Un atelier de formation s'est ouvert samedi dernier à Rabat. Objectif : sensibilisation des imams aux ravages de ce fléau. Très proches des citoyens et acteurs potentiels, les imams ont un rôle primordial à jouer dans la lutte contre le SIDA, qui continue à sévir dans le monde notamment dans les pays du Maghreb. Ils ont la capacité de façonner les opinions et de mobiliser davantage la population contre cette maladie dévastatrice. C'est dans cette perspective que s'inscrit l'atelier de formation des imams sur le VIH/SIDA pour les pays du Maghreb, qui s'est ouvert samedi dernier à Rabat. Organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cet atelier de formation, dont les travaux se poursuivront jusqu'au 12 du mois courant, est initié par le ministère des Habous et des Affaires islamiques en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et son programme régional de lutte contre le VIH/Sida dans les pays arabes (HARPAS). Cette rencontre a pour objectif principal de former les leaders religieux sur les modes de transmission et de protection du SIDA ainsi qu'à les sensibiliser à l'impact socio-économique néfaste de cette maladie sur les pays en voie de développement. Les chiffres sont éloquents : 42 millions d'individus dans le monde sont touchés par le SIDA. Plus de 30 millions d'entre eux vivent en Afrique, d'où l'urgence de combattre la propagation de cette épidémie pour cette région. Ainsi, les imams sont appelés à jouer un rôle de sensibilisation auprès des citoyens toute catégorie confondue en particulier les jeunes. Un guide pratique sur les modes de transmission de cette maladie et les moyens de prévention leur sera distribué à l'occasion pour les aider dans leur mission. « Cet atelier est une occasion importante qui vient concrétiser l'engagement du Maroc à lutter contre ce fléau », a souligné le ministre des Habous et des Affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq. Et d'ajouter : « Aucune stratégie ne peut aboutir sans la conjugaison des efforts de tous les acteurs qui doivent agir en adoptant une approche de complémentarité et de concertation afin de faire face à cette maladie, dont les leaders religieux qui sont plus proches des cibles et qui ont les moyens de les approcher». En effet, c'est uniquement en coordonnant l'ensemble de ces acteurs qu'une lutte efficace pourra être menée contre le sida et les préjugés qui l'entourent. Retarder une intervention massive pourrait avoir des conséquences humaines dramatiques et des répercutions économiques très néfastes. Par ailleurs, d'autres sessions de formation sont prévues et se tiendront prochainement dans la région arabe. Ces rencontres s'inscrivent dans le cadre du programme régional « Leaders religieux et VIH/SIDA », lancée en mars 2004 par les Nations Unies. Une première rencontre régionale rassemblant des religieux experts de chaque pays de la région s'était tenue à Damas, en Syrie, du 28 juin au 1er juillet 2004, et avait permis l'élaboration du consensus préliminaire des Leaders religieux arabes contre le VIH/SIDA qui a servi de base aux travaux du colloque du Caire en décembre de l'année précédente. A l'issue de ce colloque, près de 80 leaders religieux arabes, musulmans et chrétiens, ont unanimement signé la déclaration du Caire des Leaders religieux de la région arabe.