La banque y a contribué en apportant 300 millions d'euros à l'ONCF Des millions de voyageurs au Maroc se déplacent par voie ferrée. En 2020, plus de 38 millions de passagers ont pris le train dans le pays enregistrant une hausse de 25% en une décennie. Cette dynamique a été rendue possible suite à la politique de développement du réseau ferroviaire. La finalité étant de répondre au besoin de mobilité des citoyens qui a augmenté avec l'essor économique, industriel et touristique du Royaume et faire du train un véritable trait d'union qui rapproche les territoires. «L'Office national des chemins de fer (ONCF) a, durant ces dix dernières années, lancé des chantiers spectaculaires. Le plus remarquable d'entre eux est, sans conteste, la construction de la première ligne à grande vitesse du continent africain, reliant Tanger à Casablanca en un peu plus de deux heures. Si le train à grande vitesse (TGV) est emblématique des ambitions du Royaume, c'est bien l'ensemble du réseau ferré qui a été modernisé et renforcé», indique la Banque africaine de développement précisant qu'elle y a contribué en apportant 300 millions d'euros à l'ONCF pour financer le projet d'augmentation de la capacité de l'axe ferroviaire Tanger-Marrakech. «Ce financement a permis d'augmenter le nombre de voies ferrées, de moderniser la signalisation, de bâtir de nombreux ouvrages comme la gare dernière génération de Casa-Port ou encore de construire le poste central de commande de la signalisation», explique la même source précisant que la banque ne se limite pas seulement «à un simple financement, elle apporte aussi un accompagnement soutenu». Ces initiatives ont d'ailleurs été salué par le Mohamed Rabie Khlie, directeur général de l'ONCF: «La Banque africaine de développement est un partenaire historique. Elle a toujours accompagné l'ONCF, dès les années 1990. Au-delà du financement à un taux préférentiel, nous avons bénéficié d'un accompagnement technique des équipes de la banque qui sont à notre écoute». Résultats concluants Le travail déployé par le Maroc dans le secteur ferroviaire a permis au pays de réaliser des avancées importantes. Pour Ahmed Bouhaltit, directeur de l'ingénierie de l'ONCF, «le réseau a connu une révolution ces dix dernières années. Une ligne à grande vitesse, un dédoublement des voies vers Marrakech, un triplement des voies entre Kénitra et Casablanca, sans oublier la modernisation du système d'exploitation, aujourd'hui beaucoup plus intelligent et beaucoup plus efficace. Pour le voyageur, c'est plus de confort, plus de sécurité et plus de ponctualité. C'est incomparable !». Si la mobilité des Marocains a fortement progressé grâce à la modernisation du réseau ferré, ce n'est pas le seul objectif poursuivi par l'ONCF, selon son directeur général. «À travers ces projets, nous espérons doubler, voire tripler le nombre de passagers dans le réseau. Et au‐delà, être dans une logique du développement du fret logistique pour accompagner le développement socio-économique de notre pays». Une offre diversifiée L'évolution de l'offre de transport de marchandises «a favorisé l'émergence de nouveaux pôles industriels. En se dotant d'infrastructures ferroviaires modernes, le Maroc a su attirer de nombreux investisseurs, notamment dans le secteur automobile», indique la BAD. Une approche confirmée par Souhail Tantaoui, responsable «Flux Aval» au sein de la filiale marocaine du constructeur français PSA: «Le réseau ferroviaire est, pour nous, très important. Chaque jour, deux trains transportent, chacun, 280 véhicules. Cela nous permet d'évacuer notre production quotidienne vers le port de Tanger Med pour l'exporter ensuite vers l'Europe et à travers le monde. Le train est ponctuel et a des avantages en termes de délais. Il évite la circulation sur route de l'équivalent de 35 camions par jour pour acheminer nos véhicules».