L'accompagnement journalistique des sorties du Premier ministre espagnol fait par Mohamed Boundi, correspondant de l'agence nationale MAP à Madrid est bien étonnant. La communication prend le pas sur l'information. Le correspondant à Madrid de l'agence nationale d'information MAP, Mohamed Boundi, reserve souvent un traitement journalistique de choix aux activités du Premier ministre espagnol. Au lieu des faits, une certaine aversion à rechercher plutôt l'effet est à signaler. Le commentaire l'emporte, souvent, sur l'information. Ses voyages répétés avec la délégation espagnole qui s'est rendue à Tunis où celle attendue au Maroc lui confère, assurément, un accès direct à des personnalités de choix (...) Ainsi, l'entretien réalisé avec le Premier ministre José Maria Aznar se démarque, par sa langue de bois, des propos hostiles à l'égard du Maroc. La synthèse faite par le correspondant de la MAP à Madrid des années Aznar laisse entendre que ce dernier « a tenté de renforcer le poids de son pays au sein de l'Union européenne, les liens avec Etats-Unis et créer une politique d'équilibre dans les relations de Madrid avec les pays du Maghreb », signale le correspondant de la MAP. Or, la lecture de ces propos, du côté marocain du moins, ne peut qu'être différente. L'escalade et la surenchère ont assurément battu en retraite face à l'apaisement et les intérêts communs. Le post-arnarisme, affirme Boundi, soulève des interrogations au sujet de la « doctrine basée sur la revendication pour l'Espagne du statut de grande puissance économique » tout en précisant que « M. Aznar a introduit, depuis son arrivée au pouvoir en 1996, un mode de gestion des grandes affaires de la politique intérieure et extérieure de son pays, différent de celui de son prédécesseur, le socialiste M. Felipe Gonzalez, dont le parti avait dirigé l'Espagne durant 13 ans ». Cette interprétation, bien simpliste de l'histoire, péche au moins par deux manquements. Le premier, le rôle d'un certain Felipe Gonzalez dans l'union des Espagnols ne serait être réduit de la sorte. L'air d'ouverture et de consolidation des acquis restera assurément dans les annales de la vie politique ibérique. Le second aspect, l'approche du Parti Populaire (PP) de l'unité nationale, depuis son accès au pouvoir en 1996, est en train de s'effriter. Par conséquent, loin des raccourcis, une lecture plus nuancée reste à faire. L'avenir de cette politique, est-il mentionné par le correspondant de la MAP, dont les lignes se sont nettement clarifiées durant le deuxième mandat de M. Aznar (2000-2004), dépendra du profil de son successeur, après les élections générales de mars prochain. Des deux principaux candidats à la présidence du gouvernement, M. Mariano Rajoy, secrétaire général du Parti Populaire (au pouvoir) et M. José Luis Rodriguez Zapatéro, secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE : opposition majoritaire), le premier a un traitement de choix. Il est donné comme le garant de la continuité alors que l'autre, Zapatéro, s'est prononcé en faveur de l'instauration de "bonnes relations" avec les pays de la Méditerranée, du Maghreb et du Moyen-Orient, devant la Conférence sectorielle de Politique extérieure de son parti. Relayé par un Marocain, cela n'a-t-il pas le mérite d'être mieux rapporté ? Au lieu d'être noyé dans un bas de page!