L'administration s'est délestée de 10.000 fonctionnaires et d'autres dossiers sont en cours de traitement. Les indemnités versées représentent deux années de salaires. L'opération des départs volontaires dans l'administration publique a pris fin, comme prévu, le 30 juin dernier. Jusqu'à présent environ 10.000 fonctionnaires ont déjà quitté leur emploi et touché leurs indemnités. Parmi eux, les secteurs sociaux, comme l'Education et la Santé, ne dépassant pas les 2 %. Le ministère des Finances compte environ 1.400 départs, et le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme a autorisé 450 départs. Contacté par ALM, le ministre de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Boussaïd, a estimé, sans ambages, comme "cette opération est une réussite totale qui a amplement atteint les objectifs assignés". En effet, le département de Mohamed Boussaïd qui a élaboré et exécuté toute cette opération, en étroite collaboration avec l'ensemble des ministères, s'était fixé trois objectifs. Tout d'abord, il fallait remédier au problème du sureffectif que connaissent tous les ministères, dans des catégories professionnelles, ou dans des régions bien déterminées. Le second objectif consiste à réduire sensiblement la masse salariale. Là encore, le ministre de la Modernisation des secteurs publics est catégorique : "Les chiffres, dont nous disposons, sont éloquents". Dès l'année prochaine, le budget sera beaucoup plus "aéré". Le ministre assure que "les calculs montrent clairement que les indemnités versées aux partants représentent en moyenne deux années de leurs salaires". En d'autres termes, dans deux ans, le gouvernement aura amorti ces dépenses, même s'il ne s'agit pas d'investissements à proprement parler. A cet effet, Mohamed Boussaïd affirme qu'au cours de la semaine prochaine, il animera une conférence de presse consacrée à tous les résultats de l'opération des départs volontaires. Quant à l'objectif numéro trois, il a trait à la création d'entreprises par les fonctionnaires qui quittent la fonction publique pour investir dans le secteur privé. Sur ce point, il convient de rappeler que le gouvernement a mis en place, en partenariat avec les établissements bancaires, un système assez efficace et attrayant pour le financement de projets pour les bénéficiaires du départ volontaire. Ceci dit, même si l'Administration se déleste de 30.000 fonctionnaires, cela ne représenterait que 5% des effectifs globaux. Toutefois, à en croire les bailleurs de fonds eux-mêmes, c'est-à-dire la Banque Mondiale, "le Maroc est considéré comme un modèle du genre", souligne Mohamed Boussaïd. Ce dernier assure que "bon nombre de pays ont tenté des opérations similaires, mais elles ont échoué en raison d'une opposition farouche des fonctionnaires, ou à défaut d'une ingénierie efficace de l'opération". En somme, le ministre tient à rassurer tout le monde et couper court à certaines rumeurs selon lesquelles l'Administration se vide des meilleurs fonctionnaires. "Aujourd'hui, le taux d'encadrement est de l'ordre de 45 % dans la fonction publique. On retrouve pratiquement ce même taux parmi les partants". En outre, quand un cadre quitte la fonction publique, il est remplacé soit en interne par des jeunes dynamiques, soit par de nouveaux recrutements de profils pointus. Et Mohamed Boussaïd d'ajouter : l'Administration sortira de cette opération des départs volontaires, plus forte, moins coûteuse et plus souple". Et de conclure : "cette opération n'est pas une fin en soi, c'est une manière d'aérer la fonction publique et ses effets se feront sentir dans les dix prochaines années".