Grâce aux aides publiques allouées après le déclenchement de la pandémie Les aides publiques ont notablement atténué les effets du confinement sanitaire sur les niveaux de vie des ménages. Dans sa note intitulée « Evolution du niveau de vie des ménages et impact de la pandémie Covid-19 sur les inégalités sociales », le HCP indique que grâce aux aides publiques, le taux de pauvreté absolue a été réduit de 9 points à l'échelle nationale, passant de 11,7% avant le transfert à 2,5% après le transfert. En effet , sans ces aides , l'incidence de la pauvreté aurait été multipliée par près de 7 à l'échelle nationale, passant ainsi de 1,7% avant cette crise à 11,7% au temps du confinement, de 5 fois en milieu rural, passant respectivement de 3,9 à 19,8%, et de 14 fois en milieu urbain, respectivement de 0,5 à 7,1%. De même, le taux de vulnérabilité a plus que doublé, passant de 7,3% avant le confinement à 16,7% pendant le confinement sans les aides publiques. Par milieu de résidence, ces proportions sont respectivement de 4,5% et 14,6% en milieu urbain et de 11,9 et 20,2% en milieu rural. Après transferts des aides publiques, le taux de vulnérabilité régresse pour atteindre 8,9%. Le HCP révèle dans sa note que l'indice de Gini, mesure synthétique des inégalités sociales, est passé de 44,4% sans les transferts publics à 38,4% après réception des aides publiques. En effet, en 2019, le niveau de vie par ménage est évalué, au niveau national, à 86 094 DH, soit 7 175 DH par mois. Il est de 95 950 DH en zones urbaines (8 000 DH par mois) et 64 530 DH en zones rurales (5 378 DH par mois).Près de 66,1% des ménages ont un niveau de vie inférieur à la moyenne nationale, 59,9% en milieu urbain et 79,6% en milieu rural. En termes nominaux, le niveau de vie par tête est passé de 15 900 DH en 2013 à 20 389 DH en 2019. Cette amélioration a profité aussi bien aux citadins, pour lesquels le niveau de vie est passé de 19 500 DH en 2014 à 24 500 DH en 2019, qu'aux ruraux, passant de 10 425 DH à 13 360 DH au cours de la même période. Aux termes de cette progression, le niveau de vie a augmenté en dirham constant à un taux annuel de 2,7% entre 2013 et 2019, contre 3,6% entre 2007 et 2014. En milieu urbain, le niveau de vie par tête a progressé de 2,4% entre 2013 et 2019 contre 2,6% entre 2007 et 2014. Pour ce qui est du milieu rural, il a progressé de 2,7% contre 4,6%. Par ailleurs, le HCP fait savoir que la progression du niveau de vie durant cette période a profité à l'ensemble des ménages, particulièrement aux catégories les plus modestes, et est moins inégalitaire. Par catégorie sociale, le niveau de vie par habitant a connu, au cours de cette période, une amélioration en termes réels de 3,5% pour les 20% des ménages les plus défavorisés contre 3,9% entre 2007 et 2014. On relève une amélioration de 2,9% pour la catégorie sociale intermédiaire contre 3,6% entre 2007 et 2014 et de 2,5% pour les 20% des ménages les plus aisés contre 2,4% entre 2007 et 2014. Le schéma de la répartition sociale du niveau de vie fait ressortir que la moitié la plus aisée de la population (50% de la population appartenant au haut de l'échelle sociale) réalise 75,1% de la masse totale des dépenses (contre 75,8% en 2014), alors que la moitié la plus modeste n'en dispose que de 24,9% (24,2% en 2014). Ainsi, les 10% des personnes les plus aisées ont un niveau de vie supérieur à 37 631 DH et réalisent près de 30,9% des dépenses totales de consommation, alors que les 10% les plus modestes, avec un niveau de vie inférieur à 7 402 DH, n'en effectuent que 2,9%. Signalons également que les 20% des personnes les plus aisées totalisent 46,1% de la consommation totale des ménages (47% en 2014), contre 7% pour les 20% les moins aisées (6,7% en 2014). Les inégalités du niveau de vie, mesurées par l'indice de Gini, affichent une nette baisse passant de 39,5% en 2013 à 38,5% en 2019.