«Abderrezak El-Para», de son vrai nom Amari Saïfi, a été condamné samedi à perpétuité par le tribunal d'Alger pour «création d'un groupe terroriste armé». Amari Saïfi alias "Abderrezak El-Para", un des dirigeants du présumé Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a été condamné samedi dernier par un tribunal d'Alger à perpétuité pour création d'un groupe terroriste armé. Saïfi a été reconnu coupable de création d'un groupe terroriste armé et d'avoir semé la terreur parmi la population algérienne. Lors du procès, connu sous le nom de l'Affaire El-Para, trois Algériens ont été acquittés et deux autres ont eux aussi été jugés coupables. Il s'agit de Bounahas Badredine et Azzouz Mohamed-Chérif qui ont écopé des peines de trois ans de prison.Selon le quotidien algérois Liberté, tous les accusés auraient nié leur appartenance au GSPC. Ils ont tous déclaré avoir fait de faux aveux sous la contrainte. Même Azzouz Mohamed-Chérif a abondé dans ce sens en affirmant en contrepartie de telles déclarations, les policiers lui avaient promis la liberté provisoire, ajoute le quotidien. L'accusé avait estimé que son frère n'a rien à voir dans cette affaire, au même titre que tous les autres accusés qu'il a chargés sous la contrainte des policiers. L'accusé principal, en l'occurrence El-Para, n'a pas été présent au procès. Selon les autorités algériennes, ce dernier serait actuellement en détention dans un lieu tenu secret. Il serait en train de subir des interrogations pour d'autres accusations touchant au terrorisme. Selon les experts algériens, El-Para est une mine de renseignements en matière d'activités des rebelles islamistes. Les poursuites qui ont été engagées contre lui devant la justice algérienne datent d'avant son extradition vers l'Algérie en octobre dernier. Les autorités avaient annoncé qu'ils s'apprêtaient à prononcer contre lui plusieurs autres chefs d'inculpation, dont ceux d'enlèvements et de nombreux meurtres de soldats et de civils, actes qui se sont échelonnés sur une période de plus de dix ans. Ancien sous-officier des forces spéciales algériennes, comme d'aillieurs la plupart des membres du GSPC, Amari Saïfi aurait rejoint le présumé groupe en 1999. Il avait participé à plusieurs attentats terroristes, notamment celui en janvier 2002 à Tébessa, dans le nord-est de l'Algérie. Cet attentat avait fait 10 morts parmi les membres des forces de sécurité. Il avait aussi participé à une embuscade en janvier 2003 contre une patrouille militaire à Theniet El-Abed, dans le nord de l'Algérie. L'attaque s'est soldée par le lourd bilan de 43 militaires tués. Il est devenu mondialement connu par l'enlèvement qu'il a orchestré en févier 2003 dans la région d'Illizi (sud-est du pays) de 32 touristes occidentaux. Capturé par le groupe rebelle tchadien "Mouvement pour la démocratie et la justice" dans le nord du Tchad, Amari Saïfi a été remis à la police judiciaire algérienne dès son extradition en octobre 2004. Sa condamnation survient quelques semaines après l'attaque contre la base mauritanienne que le GSPC avait revendiquée. Bien que le lien entre le GSPC et le gouvernement algérien fût depuis longtemps établi, l'attaque de Lemghey a réaffirmé ce lien. En effet, un soldat mauritanien qui a survécu à l'attaque a affirmé avoir vu deux voitures du polisario qui transportaient le matériel des terroristes. Ajoutant à cela, le fait qu'une centaine d'hommes armés puissent disparaître au milieu du Sahara sans que les autorités algériennes ne puissent les localiser est un autre indice du lien étroit entre le régime algérien et le GSPC qui n'est autre qu'une pure création du pouvoir algérien. Il faut aussi rappeler que seuls les membres du GSPC qui ont jusqu'à présent bénéficié du projet d'amnistie lancé par le président Bouteflika. La condamnation d'El-Para n'est autre qu'une scène de théâtre orchestrés par le pouvoir algérien afin de montrer au monde entier qu'il fait de son mieux pour lutter contre le terrorisme qu'en réalité, il n'est autre que son créateur.