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100% Jamal Berraoui : Réparer l'ascenseur
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 24 - 06 - 2005

Un ami à moi me racontait, il y a quelques jours, comment un syndicaliste était venu le voir, alors qu'il était cadre à la RAM, pour lui exposer un cas pas si unique que ça.
Chaque année, à la même période, l'angoisse des parents de bacheliers est à son comble. Les possibilités de décrocher une formation valorisante sont très limitées, à moins de se satisfaire de voir son fils ou sa fille bastonné devant le Parlement une fois son parchemin en poche.
Nous sommes face à un vrai drame : le renouvellement de l'élite se fait sur une base unique qui est l'argent. Les études à l'étranger coûtent extrêmement cher, il faut compter un minimum de 15 millions de centimes par an, les frais de scolarité en sus. Or, pour les grandes écoles, ceux-ci commencent à partir de 7.000 euros. Le moins que l'on puisse dire est que cela n'est pas à la portée de toutes les bourses.
L'école marocaine, les bourses d'études octroyées par l'Etat de manière généralisée, ont permis l'ascension sociale de ceux qui dirigent le pays actuellement. Si l'origine sociale comptait dans les affaires, ne serait-ce que pour l'accès au crédit, l'éducation jouait à plein son rôle d'ascenseur.
Ainsi le Maroc compte des polytechniciens, des ponts et chaussées, des lauréats de grandes écoles de commerce d'extraction populaire. Cela relève aujourd'hui du miracle. Le processus entamé depuis des années a abouti à un verrouillage très dangereux pour la cohésion sociale parce qu'il en sape le fondement à savoir l'égalité des chances.
Ainsi un ami à moi me racontait, il y a quelques jours, comment un syndicaliste était venu le voir, alors qu'il était cadre à la RAM, pour lui exposer un cas pas si unique que ça. Un jeune marocain avait réussi à Polytechnique, il devait se déplacer à Paris pour les oraux. Le père étant retraité de la RATC n'avait pas les moyens du billet. C'est la RAM qui s'en est chargée et qui a permis à ce garçon de réaliser ses rêves. Il est aujourd'hui au service de son pays.Une femme de ménage, mère de 7 enfants, a eu recours à des personnalités pour permettre à son fils de faire l'X. Aujourd'hui cela est de moins en moins possible, parce que la sélection par l'argent commence très tôt, dès le primaire. La baisse du niveau de l'enseignement public a créé le rush vers les écoles privées, censées offrir un enseignement de meilleure qualité, ce qui n'est pas vrai pour toutes. Ce Tchernobyl social nous prépare les pires situations. Des enfants du même âge n'ont ni les mêmes préoccupations ni les mêmes modes de vie et surtout pas les mêmes moyens. Un vrai apartheid de l'argent existe. Il faut le dénoncer avec force. Parce qu'il est injuste, immoral, dangereux.
Ce phénomène a aussi des effets économiques. La classe moyenne restreint sa consommation, parfois même se prive de logement, pour assurer l'éducation de ses enfants.
C'est un élément fondamental pour expliquer la faible évolution du marché intérieur. La crise aujourd'hui est profonde, la solution étant dans la mise à niveau de l'enseignement public.Cette réforme-là exige du temps et des moyens, mais elle doit être la priorité de la Nation. En attendant, déceler les enfants brillants dès le lycée, les mettre en situation favorable, les assurer d'une bourse décente au supérieur ne peut attendre. Sinon les frustrations se transforment en haine, en haine de soi, des autres , de son pays, de la vie. Nous n'avons pas le droit de continuer à prendre ce risque. Nous les fils du peuple qui devons tout à l'école marocaine devons prendre la tête de ce combat, parce qu'il est essentiel pour le pays, parce qu'il est juste.


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