A quelques jours de la clôture du dépôt des candidatures pour le départ volontaire, près de 6.000 dossiers ont été définitivement traités. Fin août prochain, promet M. Boussaïd, ce chiffre sera porté à plus de 11.000. La fin de ce mois de juin est la date fixée comme dernier délai pour la présentation des demandes de candidature pour le départ volontaire de la fonction publique. Une opération qui montre déjà des signes de succès, à en croire M. Mohamed Boussaid, ministre chargé de la Modernisation des Secteurs publics (MMSP). Intervenant mardi dernier devant la Chambre des conseillers, M. Boussaïd a affirmé que le nombre des dossiers traités de manière définitive par les services du SOM ont atteint 5.730 pour une enveloppe globale de 1 milliard de dirhams et 69 millions de centimes. Le responsable gouvernemental a indiqué que ces mêmes services avaient reçu un total de 9.800 dossiers alors que, sur ce total, 1.378 dossiers vont être traités vers la fin de ce mois en plus de 2.694 à être traités à la fin du mois d'août prochain. Ce qui portera, en définitive, le nombre des dossiers « liquidés » à près de 11.300. Pour M. Boussaïd, une évaluation proprement dite des résultats des demandes présentées sera faite après la date du 30 juin, dernier délai pour le dépôt des candidatures pour le départ volontaire. Cette évaluation, menée avec les ministères et départements concernés, permettra d'en avoir le cœur net quant au déroulement de tout le processus pour étudier les réajustements qui s'imposeraient le cas échéant. Le ministre a rappelé devant les conseillers les deux principes de base retenus lors de l'élaboration de cette opération. Il s'agit d'abord du principe de volontariat et du libre choix du postulant qui se décide selon ses propres critères personnels, mais aussi de l'accord de son administration qui se réserve le droit de répondre par l'affirmative ou, pour les besoins du service, par la négative. Car l'autre principe à avoir été retenu est la continuité du service public dans le sens où il ne saurait être question de «congédier» des cadres, quitte à perturber les prestations de l'administration ou la bonne marche des services. C'est dans cette optique également, explique M. Boussaïd, que les Commissions centrales étudient d'abord toutes les demandes avant de les soumettre à l'appréciation de la hiérarchie directe des postulants. Selon le ministère de la Modernisation des Secteurs publics, un total de 4.440 dossiers ont été résolus à fin mai dernier pour une enveloppe globale de 830 millions de dirhams, alors que la masse salariale annuelle équivalant à ces postes était de l'ordre de 500 millions de DH. Les demandes acceptées jusque-là sont celles essentiellement de cadres classés aux échelles de rémunération 10 et plus, et ce à raison de 48%. Un pourcentage assez significatif quand on sait, à en croire le MMSP, que cette catégorie constitue 46 % des fonctionnaires de l'Etat. L'autre dernier chiffre avancé quant aux demandes pour le départ volontaire est de 34.700 candidatures et dont 14.100 ont déjà reçu un accord de principe. L'opération «Intilaka» a bénéficié de plusieurs mesures d'accompagnement, dont notamment la possibilité d'accès à des prêts bancaires à des taux préférentiels et avec différé de paiement comme le stipule une convention signée auparavant avec sept banques commerciales. Pour le ministère de la Modernisation des Secteurs publics, cette opération ne signifie nullement une perte de compétences, mais surtout donner une nouvelle chance à des cadres dont l'apport pourrait être bénéfique et à l'économie et à la création d'emplois. Selon des estimations faites par ce ministère, les quelques centaines de « partants » qui ont décidé d'investir leurs indemnités et montants de prêts bancaires ont décidé de le faire dans des secteurs qu'ils maîtrisent ou des secteurs proches de leurs missions antérieures. Pour chaque fonctionnaire-entrepreneur de cette catégorie, on estime à trois les postes d'emploi à générer. Le gouvernement, en lançant cette opération, ne tablait par sur un nombre exact de départs même si l'on a fini par lui attribuer l'intention de « se débarrasser » de 30.000 fonctionnaires. Ce nombre représente 5,5 % des effectifs de la fonction publique.