Mohamed Boussaïd, ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics estime que l'opération de départs volontaires connaît un démarrage satisfaisant. Selon lui, l'opération est maîtrisée et équilibrée dans sa gestion. ALM : L'opération des départs volontaires à la retraite a débuté le 1er janvier 2005 et prendra fin le 30 juin prochain. À la date d'aujourd'hui, quel bilan dressez-vous ? Mohamed Boussaid : Il est assurément encore tôt pour dresser un bilan. Il faut attendre que l'opération arrive au terme des six mois. La pratique a montré que, globalement, le nombre d'inscrits n'est pas réparti de manière uniforme dans le temps. Le plus grand nombre d'inscrits est relevé lors de la dernière semaine. Toutefois, l'opération connaît un démarrage satisfaisant, à en juger par l'intérêt manifesté par les fonctionnaires. À la date d'aujourd'hui, nous avons reçu 2426 demandes. Notre site Internet, www.mmsp. gov.ma, a reçu 126 000 visites, alors que nous avons répondu à 800 e-mail. Les visites sur place au ministère sont de 6284 visiteurs contre 2490 appels téléphoniques. À en croire les chiffres, les fonctionnaires sont en phase d'instruction, de prise d'information alors que les cas particuliers sont au stade de la réflexion. La Trésorerie générale du Royaume vient de rendre public le chiffre d'indemnisation pour le mois de janvier. Quelle lecture en faites-vous ? Comme je vous l'ai annoncé, il est encore prématuré pour procéder à une lecture poussée. Il faut plutôt la faire au bout des six mois. En attendant la clôture de l'opération, le seul enseignement à tirer est que nous avons respecté nos engagements. D'abord, à travers le respect des procédures. Les dossiers sont traités au fur et à mesure, à flux continu. Ensuite, le circuit administratif du traitement des demandes paraît bien huilé. J'en profite pour lancer un appel à ceux qui ont une alternative de créer ou d'accomplir un nouveau départ de profiter de cette occasion. Enfin, je tiens à rappeler que le gouvernement n'a pas encore communiqué sur la question. Les jours à venir verront le lancement officiel de la campagne de communication. Ainsi, la portée de l'opération sera largement expliquée. Certaines remarques font état de la générosité excessive du gouvernement pour encourager les départs volontaires pour les professeurs de médecine et les ingénieurs. N'y a-t-il pas de risques de vider l'administration de ses meilleurs éléments ? Votre interpellation contient deux aspects. En valeur absolue, il faut rapporter l'indemnité versée à la situation matérielle du candidat au départ. Se sont là les mêmes conditions qui prévalent pour tous les candidats comme fixées par la loi. Sachant que, de toute manière, le montant de l'indemnité ne peut, en aucun cas, être supérieur à 50% du montant global des émoluments déterminés qu'aurait perçu le fonctionnaire concerné jusqu'à l'âge de sa mise à la retraite. Il faut, par conséquent, se garder des jugements absolues et tenir compte de la situation actuelle et de l'ancienneté. D'autre part, pour ne pas vider l'Administration de ses bons éléments, nous avons insisté sur la base de volontariat, mais de l'autre côté, chaque administration se réserve le droit d'accepter ou de refuser certaines demandes. Il faut se garder des jugements hâtifs. Toutefois, il est bon de rappeler certaines spécificités de l'Administration marocaine. 45% des fonctionnaires occupent les échelles 10, 11 et supérieur. Ils se retrouvent de ce fait, grâce à l'ancienneté acquise, dans la catégorie des cadres. Je tiens à préciser que l'opération est maîtrisée et équilibrée dans sa gestion. Nous prenons en compte cet aspect afin de ne pas vider l'Administration car cette dernière est tenue de prendre en compte la continuité et la qualité de ses services. C'est une question de responsabilité.