Les rappels relatifs aux augmentations promises aux administrateurs, et qui ont fait l'objet d'un projet de loi, seront débloqués par la Paierie principale du Royaume avant la fin janvier 2005. Bonne nouvelle pour les administrateurs. Le Conseil des ministres, tenu au Palais royal de Marrakech sous la présidence de SM le Roi, a bel et bien adopté le projet de loi relatif aux augmentations qui leur ont été promises. Voilà qui apaise les craintes de 41.000 fonctionnaires. Car le communiqué lu par Hassan Aourid, porte-parole du Palais royal, à l'issue de la réunion du Conseil des ministres, n'a pas mentionné l'adoption de ce projet de loi. C'est le cas d'un autre projet de loi important, celui des départs volontaires de la fonction publique. Les augmentations octroyées aux administrateurs se feront rétroactivement, c'est-à-dire depuis le 1er juillet 2003 et les rappels seront étalés sur trois ans. A titre d'exemple, un administrateur de l'échelle 10, échelon 1, bénéficiera d'une augmentation de 1.050 DH mensuellement. Quant à celui de l'échelle 11, échelon 1, l'augmentation sera de 2.350 DH par mois. L'impact financier de cet accord a été chiffré à 930 millions de DH. Maintenant que le projet de loi est adopté, sa publication au Bulletin officiel doit se faire aussitôt. Sans doute le lundi prochain. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, le ministère de la Modernisation des secteurs publics travaille d'arrache-pied avec la Paierie principale du Royaume (PPR) pour que les rappels des bénéficiaires soient virés au plus tard fin janvier 2005. Selon des sources bien informées, Mohamed Boussaïd supervise personnellement la finalisation de cette opération. Son objectif est que les administrateurs obtiennent leurs virements avant l'Aïd El Kebir, par "solde spécial". Techniquement, c'est tout à fait possible. La PPR devrait donc, si tout va bien, virer les rappels avant le 15 janvier. Et le dossier sera définitivement clos. Lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers mardi dernier, c'est-à-dire à la veille de la réunion du Conseil des ministres, Boussaïd a manifesté son souhait que "les administrateurs fassent preuve de la même vigueur utilisée pour la défense de leurs droits, mais cette fois pour rehausser le niveau de la fonction publique et améliorer le service rendu aux citoyens". Cette phrase lui a valu, une fois n'est pas coutume, un tonnerre d'applaudissements de la part des parlementaires. Mohamed Boussaïd, ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, aura réussi le premier grand test depuis sa nomination le 8 juin 2004. Ce dossier traîne effectivement depuis 4 ans. Mais pendant les deux dernières années, les administrateurs ont laissé éclater leur colère. Pratiquement chaque semaine, ils organisaient des sit-in, des grèves et des arrêts de travail. "Un bras de fer qui a fini par injecter dans le dossier une composante psychologique, difficile à briser", avait reconnu Boussaïd dans un entretien avec ALM. En outre, le ministre de la Modernisation des secteurs publics veut faire d'une pierre deux coups. Dès que l'accord a été signé avec les syndicats, le 8 septembre dernier, le département de Boussaïd a commencé à préparer un statut unique pour tous les administrateurs, ce qui lui permettra d'y regrouper au moins une vingtaine de statuts. Ce projet est aujourd'hui ficelé, en accord avec les représentants syndicaux.