«Les perspectives énergétiques mondiales, quelles implications pour le Maroc» est le thème qui a été débattu lundi dernier à Casablanca lors d'une conférence de la Fédération de l'énergie. «Les perspectives énergétiques mondiales, quelles implications pour le Maroc» étaient, lundi 20 juin, au menu des débats lors d'une conférence organisée à Casablanca par la Fédération de l'énergie au sein de la CGEM en collaboration avec la Samir. Le guest star de cette conférence était Jean-Marie Chevalier, professeur à l'Université Paris Dauphine, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières (CGEMP) et directeur au Cambridge Energy Research Associates (CERA). Ce dernier a mis l'accent sur l'énormité du défi que représente la consommation énergique partout dans le monde. Au Maroc, cette tendance à la hausse sera respectée, puisque la consommation de l'énergie, toutes sources confondues, passera à l'horizon 2015 de 11,4 à 17 millions TEP. Dans le même sillon, la production de l'électricité est également appelée à progresser allant de 18 000 à 35 000 GWH. Ainsi, l'expert international a estimé que le futur sera «un monde d'incertitudes», d'où la nécessité pour les pays de s'assurer leur sécurité énergique qui passe « par l'amélioration de l'efficacité énergétique, la diversification des biens d'énergie, la flexibilité énergétique et la régulation concertée». Dans ce sens, Jean Marie Chevalier ne croit pas à l'épuisement des richesses énergétiques, mais le problème réside, selon lui, dans la capacité de les transformer en capacité de production. Prenant la parole lors de cette conférence, Moulay Abdellah Alaoui, président de la Fédération de l'Energie, a abondé dans le même sens, mettant l'accent sur les préoccupations futures en matière d'énergie qui se fondent, selon lui, sur trois considérations majeures. Il s'agit notamment de l'épuisement progressif incertain des ressources planétaires de pétrole et du gaz naturel d'ici quelques décennies, l'impact des gaz à effet de serre à l'avenir sur le climat et la réticence de la communauté internationale quant aux changements de comportement. Des réticences qui ont trait à l'utilisation qui s'impose de plus en plus de l'énergie nucléaire. «Le panorama énergétique du 21ème siècle dépendra de la capacité sociétale à accepter ou à refuser les risques associés à ces trois préoccupations», a conclu M. Alaoui. Le cas du Maroc qui mise beaucoup sur les nouvelles énergies et leur utilisation a pour sa part été traité par le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Boutaleb, qui a mis l'accent sur la sécurité d'approvisionnement en matière énergétique qui demeure, selon lui, une priorité majeure pour le Maroc avec la mise en oeuvre d'une politique de diversification des sources d'énergies. Plusieurs projets ont été initiés dans ce sens par le gouvernement, à savoir le terminal gazier à Jorf Lasfar, le parc éolien à Essaouira, la centrale thermo-solaire de Aïn Béni Mathar, et ce sans oublier le projet de généralisation de l'accès à l'électricité dans 34 500 villages à l'horizon 2007.