La Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) a remporté les élections du Conseil français du culte musulman (CFCM), marquant ainsi une seconde victoire de l'Islam modéré en France. Les élections du Conseil français du culte musulman (CFCM), tenu dimanche dernier, ont été marquées par une seconde victoire de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), proche du Maroc. Déjà arrivée en tête lors de la première élection du CFCM en avril 2003, la FNMF a une fois encore réussi à rafler la mise en arrachant 19 des 43 sièges au conseil d'administration du CFCM. Soit une progression de trois sièges par rapport à l'année 2003. Ce résultat constitue une victoire de l'islam modéré. Il illustre la parfaite intégration des Marocains résidents en France qui ont réussi à gagner la confiance de la communauté musulmane française. Commentant cette victoire, le président de la FNMF, Mohamed Béchari, a appelé lundi à un "travail en commun" entre toutes les associations et instances représentatives des musulmans en France. Le groupe de la Grande Mosquée de Paris, soutenu par l'Algérie, a lui aussi gagné du terrain en passant de six à dix sièges. Le groupe pro-algérien a fait jeu égal avec l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans et réputée dans la mouvance fondamentaliste. Ce dernier a vu sa position régressée de trois sièges par rapport à 2003. Le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) qui possédait deux sièges n'en a obtenu qu'un seul. La liste d'union des mosquées de l'île de la Réunion se maintient avec deux sièges et les indépendants conduits par la mosquée Al-Islah de Marseille ont gardé également leur siège. Le conseil d'administration du CFCM se réunira dimanche prochain pour élire le bureau exécutif, son organe dirigeant. La préparation de ces élections, reportées à deux reprises en raison de dissensions internes au CFCM, a été marquée par une participation accrue. Le taux de participation s'est élevé à 85% contre 75% en avril 2003 lors des premières élections. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy s'est félicité de cette "forte implication" des musulmans de France. Le ministre a, par ailleurs, estimé que "le bon déroulement des élections témoigne de la confiance qui s'est installée parmi les musulmans de notre pays depuis la création du CFCM en 2003". Les 5.219 délégués de 1.230 mosquées ont également désigné l'assemblée générale du CFCM ainsi que les conseils d'administration et bureaux des Conseils régionaux du culte musulman (CRCM), dont les présidents devraient être élus fin juin/début juillet. En 2003, les instances du CFCM avaient été élues pour deux ans. Cette fois-ci, elles sont désignées pour trois ans. Cette décision a été prise dans le but de gérer des questions touchant au culte musulman. Il s'agit par exemple de l'abattage des moutons lors de la Fête du sacrifice, l'organisation du pèlerinage à La Mecque ou celle du marché de la nourriture halal, le développement de carrés musulmans dans les cimetières…etc.