Le complexe politico-militaire algérien ne sait plus sur quel pied danser. Au pays des 1,5 million de martyrs, l'intransigeance marocaine est qualifiée de "volte-face". Le ministère algérien des Affaires étrangères a qualifié de "volte-face", la décision du Maroc de ne pas accueillir le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, qui comptait effectuer une visite officielle à notre pays les 21 et 22 juin. Citées par l'agence de presse APS, des sources diplomatiques algériennes ont souligné que "l'Algérie prend acte de cette nouvelle volte-face marocaine et que la communauté internationale ne manquera pas, elle aussi, de prendre acte de cette donnée". Les mêmes sources soulignent que "l'Algérie a sans cesse déclaré sa disponibilité à relancer et à développer les liens de coopération bilatérale (…) et le projet de visite du chef du gouvernement algérien à Rabat (…) était bien une preuve de plus de cette volonté et de cette disponibilité algérienne". La seule réaction directe d'un officiel algérien est venue de la bouche d'Abdelaziz Belkhadem, en marge d'une conférence sur l'enfance tenue à Alger. Ce secrétaire général du FLN, l'ancien parti unique du pays, occupait, il y a quelques semaines seulement, le poste de chef de la diplomatie algérienne. Aujourd'hui, il est ministre d'Etat sans portefeuille et représentant personnel du président de la république. "C'est une décision politiquement étrange et diplomatiquement maladroite ". C'est en ces termes qu'Abdelaziz Belkhadem a commenté le niet marocain d'accueillir à bras ouverts le chef de gouvernement algérien. "Nous ne comprenons pas cette façon de faire de nos frères marocains qui consiste à annuler de façon unilatérale une visite convenue de manière bilatérale", a-t-il ajouté en faisant remarquer que la partie algérienne a décidé de normaliser les relations bilatérales avec le Maroc, tout en laissant aux mains des Nations-Unies le dossier du Sahara. La réaction algérienne mérite une double lecture. Tout d'abord, il est maintenant certain qu'aucun responsable à Alger ne s'attendait à une telle réaction marocaine. Alger n'a pas tort en disant que Rabat a fait preuve d'une "volte-face". Mais c'est une volte-face salutaire, que bon nombre de Marocains attendaient avec impatience. En fait, la décision marocaine a eu l'effet d'une véritable gifle pour les dirigeants et la presse algérienne. Et comme une gifle est toujours humiliante, son récepteur fait le moins de vagues possibles et essaye de tourner la page rapidement. Le régime algérien a été pris de court par ce changement d'attitude marocaine à son égard. Le complexe militaro-politique algérien continuera-t-il sa stratégie de déstabilisation du Maroc ? Nous enverra-t-il d'autres cadeaux empoisonnés ? Les plus fins connaisseurs de la réalité algérienne assurent que c'est en haussant le ton que l'on obtient le plus de ce régime. Deuxièmement, Alger continue de faire preuve de duperie en affirmant laisser la question du Sahara aux instances onusiennes conformément aux engagements pris à l'égard du Maroc. En témoignent les déclarations "de source proches du ministère algérien des Affaires étrangères" citées par l'agence de presse officielle APS: "L'Algérie soutient et continuera à soutenir l'indépendance du peuple sahraoui et le parachèvement juste et définitif de la décolonisation" du Sahara marocain. En d'autres termes, Alger persiste et signe. A en croire ces déclarations, elle n'a pas l'intention de baisser d'un iota l'intensité de son hostilité à l'égard du Maroc. Ce pays semble nous livrer, pour des raisons purement psychologiques (et absolument pas stratégiques) une guerre des nerfs, d'usure, non conventionnelle. Le gouvernement marocain l'a enfin compris. Il vient de saisir qu'il est inconcevable de faire les yeux doux à un régime responsable de 30 ans de misère pour les Sahraouis. Des années qui, non seulement ont coûté des milliards de dollars au contribuable marocain, mais elles ont surtout fauché des vies entières de citoyens de ce pays, des civils et des militaires.