Le projet titanesque pour la rencontre entre deux continents nécessitera plusieurs milliards de dirhams. Les premières investigations sont encourageantes. Le projet de liaison fixe Afrique-Europe qui permettra de relier les deux continents et donner corps à la coopération Nord-Sud, peut être considéré à juste titre comme le projet du siècle. Un qualificatif amplement mérité compte tenu de son envergure titanesque et des ses grands défis technologiques et de génie civil. Du fait de la proximité géographique des deux continents, la perspective d'une liaison fixe a depuis longtemps nourri l'imagination des ingénieurs pour réaliser l'exploit et réécrire la légende d'Hercule. Depuis le début du 20-eme siècle, des esquisses de solutions ont été établies par des ingénieurs audacieux et visionnaires. Mais c'est à Fès, en 1979, que le projet de liaison fixe reliant l'Espagne au Maroc et par là, l'Europe à l'Afrique, est réellement engagé. Feu SM le Roi Hassan II et SM le Roi Juan Carlos 1-er ouvrent alors la voie à la première démarche structurée permettant d'engager les études de faisabilité de ce qui pourrait constituer l'un des plus grands chantiers du monde. Un accord signé en octobre 1980 par les gouvernements des deux pays institue un comité mixte maroco-espagnol, véritable organe de direction du projet. L'accord portait également création de la Société d'études du détroit de Gibraltar (SNED-Maroc) et la Société d'études de la communication fixe à travers le détroit de Gibraltar (SECEG-Espagne). Deux organismes regroupant de hautes compétences qui vont se charger de l'exécution des programmes d'études. Un programme doté d'un budget de 27 millions d'euros, financé à parts égales par les deux parties a également été retenu. Les premières investigations sont encourageantes et le projet suscite aussitôt l'intérêt des Nations unies et du Conseil de l'Europe qui suivent de près son évolution. Compte tenu de la perspective de mise en place de la zone de libre-échange euro-méditerranéenne, l'évolution du trafic et le potentiel d'échanges Nord-Sud, l'étude économique entreprise a révélé les potentialités certaines de l'ouvrage. Un projet considéré comme le maillon manquant dans la chaîne des réseaux terrestres euro-méditerranéens. D'autre part, les projets engagés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour le développement de la région nord, tels les zones franches, le développement de grandes stations balnéaires, le méga-projet Tanger-MED et la rocade méditerranéenne, constituent pour le projet de liaison fixe Afrique-Europe des leviers décisifs.